Le débat sur une sortie, ou sur une dissolution, de l’Euro suscite un
certain nombre de questions qui reviennent de manière récurrente. On en aborde
dans la note qui suit quelques-unes de ces dernières afin de clarifier ce
débat.
5- Argument des européistes : "La dépréciation de la monnaie
entraînerait une explosion de l’endettement de la France avec des conséquences
désastreuses."
C’est un des arguments les plus usés et les plus mensongers. On rappelle
ici l’état exact du problème.
En Droit international, ce qui
compte n’est pas la nationalité du prêteur mais la nationalité des contrats.
Quand une dette, publique ou privée, a été émise en droit français, sa monnaie
de règlement est la monnaie ayant cours légal en France, quelle que soit cette
monnaie (Euro ou Franc). Cela porte un nom, la Lex Monetae.
Pour la dette publique, les
contrats émis en droit français sont passés de 85% du montant de la dette à 97%
en 2013. Donc, seuls les 3% résiduels seraient affectés par une dépréciation de
la monnaie.
La dette des ménages est
massivement (à plus de 98,5%) en contrats en droit français. Cela veut dire
qu’il y aurait une conversion instantanée des dettes et des avoirs détenus en
Euro en Franc, au taux de 1 pour 1.
Pour les entreprises non financières,
le problème de la nature du droit ne se pose que pour celles, en général les
grands groupes, qui ont emprunté en Dollar, en Livre ou en Yen. Mais ces grands
groupes réalisent une large partie de leur chiffre d’affaires hors de France,
et dans ces monnaies. L’impact de la hausse de leur endettement serait couvert
par la hausse de leur chiffre d’affaires en monnaie autre que le Franc.
Pour les sociétés financières
(banques et assurances), une étude de la BRI de Bâle montre que le système bancaire
français peut parfaitement digérer ce choc, dont le montant agrégé ne
dépasserait pas les 5 milliards d’Euros. Pour les assurances, elles ont
massivement réorienté leurs actifs vers la France. Si une aide de l’État est
nécessaire, elle devrait être limitée et sera largement digérable dans le cadre
d’une forte croissance engendrée par la dépréciation.
http://russeurope.hypotheses.org/1933