Quand au CNR, ce programme de collaboration de classes, de l’union du renard et du poulailler vous pouvez vous le garder. Il mène tous ceux qui se lient à la bourgeoisie au sein d’un gouvernement à accepter ses plans de domination et pire à collaborer à la répression des peuples dominés. Ce fut, hélas le cas pour le PCF, au tout début des évènements qui allaient entraîner la lutte de libération nationale algérienne. Pire encore fut parfois sa participation directe à la répression...
« Dans les colonnes de L’Humanité, le parti stalinien déclarait que « les
auteurs des troubles étaient d’inspiration et de méthode hitlériennes ».
Il parlera aussi « de provocation fomentée par les grands trusts et par
les fonctionnaires vichystes encore en place ». Le 21 mai 1945, le
Parti communiste demande dans L’Humanité au gouvernement de « punir
comme ils le méritent les chefs pseudo-nationalistes ». Le porte-parole
du PCF, Etienne Fajon, déclare encore à la tribune de l’Assemblée
nationale le 11 juillet : « Les tueries de Guelma et de Sétif sont la
manifestation d’un complot fasciste qui a trouvé des agents dans les
milieux nationalistes. » Alors que de Gaulle avait demandé que soient
prises « toutes les mesures nécessaires pour réprimer les agissements
d’une minorité d’agitateurs », le bureau politique du PCF publiait le 12
mai un communiqué déclarant : « Il faut tout de suite châtier
impitoyablement et rapidement les organisateurs de la révolte et les
hommes de main qui ont dirigé l’émeute », au nom de la défense « de la
République française, métropole et territoires d’outre-mer, une et
indivisible ». Dans un tract signé par cinq membres du comité central et
distribué sur le sol algérien, il appelle à une chasse aux sorcières,
et lance de véritables appels au meurtre et aux pogroms en exigeant que
soient « passés par les armes les instigateurs de la révolte et les
hommes de main qui ont dirigé l’émeute. Il ne s’agit pas de vengeance ni
de représailles. Il s’agit de mesures de justice. Il s’agit de mesures
de sécurité pour le pays. »
(Didier Idjadi, Le PCF en Algérie, 2009.)