Je ne suis pas plus raciste que vous, mais il faut comprendre que fondamentalement, le racisme est une tendance universelle pour défendre son groupe d’appartenance ; elle est une part de l’animalité qui est encore en nous.
En outre, il ne faut pas confondre racisme (hiérarchie des races) et antipathie pour un groupe humain (race, culture, nation, religion,...).
Claude Levi-Strauss exprime très bien ce point de vu dans son ouvrage « Le regard éloigné », 1983 :
« […] je m’insurge contre l’abus de langage par lequel, de plus en
plus, on en vient à confondre le racisme défini au sens strict et
des attitudes normales, légitimes même, et en tout cas inévitables.
Le racisme est une doctrine qui prétend voir dans les caractères
intellectuels et moraux attribués à un ensemble d’individus, de
quelque façon qu’on le définisse, l’effet nécessaire d’un commun
patrimoine génétique. On ne saurait ranger sous la même rubrique, ou
imputer automatiquement au même préjugé l’attitude d’individus ou de
groupes que leur fidélité à certaines valeurs rend partiellement ou
totalement insensibles à d’autres valeurs. Il n’est nullement
coupable de placer une manière de vivre et de penser au-dessus de
toutes les autres, et d’éprouver peu d’attirance envers tels ou tels
dont le genre de vie, respectable en lui-même, s’éloigne par trop de
celui auquel on est traditionnellement attaché. Cette
incommunicabilité relative n’autorise certes pas à opprimer ou
détruire les valeurs qu’on rejette ou leurs représentants, mais,
maintenue dans ces limites, elle n’a rien de révoltant. Elle peut
même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de
chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent, et
trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur
renouvellement. »