Il fut un temps où j’avais un aquarium marin à la maison. Mon poisson-ange a tenu huit ans. Mais mon préféré fut toujours le « lion-fish » PTEROÏS VOLITANS « en latin. Il pouvait rester huit jours sans bouger, toujours près de la pompe, presque toujours la tête en bas. Lorsqu’il se mettait à bouger, c’est qu’il avait faim. Et il me reconnaissait, savait que j’allais le gaver de deux ou trois moules fraîches qu’il gobait instantanément ou presque.L’aquarium mesurait près de deux mètres sur un. Un ange qui n’était pas un Imperador, un poisson-coffre à la démarche d’hélicoptère et qui me donnait des bisous à travers la vitre et ce fameux scorpion à la crête venimeuse. Jamais je n’aurai eu l’idée de m’en débarasser. Ni de lui, ni des deux autres qui meublaient l’espace entre mon bureau et le salon, le pied !
Aux amateurs de poissons coralliens, je conseillerai de ne pas s’intéresser aux espèces rares, d’oublier les poissons-papillon qui, tout beaux qu’ils soient, ne tiennent jamais longtemps. De faire très attention aux espèces qu’il introduit a posteriori. Un baliste Picasso, lui aussi magnifique et très solide et qui nage comme un dirigeable va systématiquement tuer tout poisson arrivé après lui, jamais un avant. Une fois que le biotope est créé, le plus difficile est de veiller à la coexistence des espèces, donc à ne pas introduire n’importe quel » coup du coeur " et de laisser au moins trois cents litres d’eau par poisson. Le PTEROÏS n’étant pas un poisson rare dans la nature, il n’y a aucun danger d’en arriver à menacer l’espèce. C’est un poisson marin génial qui, après quelques années, atteindra presque les vingt centimètres. Toujours l’acheter jeune ! C’est important et la seule garantie de survie. Une bestiole impressionante qui ne vous apportera que des satisfactions. J’ai vendu l’aquarium avec ma maison et ne sais pas ce qu’il en est advenu, sinon que le nouveau proprio en avait peur.
N’est pas poète qui veut...