@Olivier
Je suis d’un avis proche de celui d’Esclarmonde. En même temps c’est un problème de société et qui est finalement globalement encouragé par elle, qui n’est pas l’apanage des classes populaires qu’elles soient issues ou non de l’immigration, ni des villes, j’ai vécu dans des zones rurales et ait pu constater les mêmes choses qu’Esclarmonde de la part d’un certain nombre d’adultes.
Le fait que les adultes ne s’occupent pas vraiment des enfants, en fait ce n’est pas nouveau, sauf en caricaturant à peine, que de la soumission à l’autorité, « tu obéis et tu fermes ta gueule », on est passé « tu fais ce que tu veux si tu me fous la paix » ... les deux cas relevant de l’absence d’éducation. Ce n’est pas l’école qui relève le niveau, on y retrouve la même problématique ce qui enfonce le clou au lieu de limiter les dégâts.
Nous sommes dans une société liberticide et du tout-répressif accompagné d’une absence totale d’éducation en général, y compris vis à vis des adultes. Faire autrement est théoriquement possible mais supposerait d’avoir un projet de société totalement différent, une volonté politique de le mettre en application et être conscient que c’est un travail dans le temps ... et nous n’avons rien de tout cela. Cela supposerait aussi de se poser la question de la place que devrait occuper les enfants dans une société « saine » et de l’espace qui devrait leur être accordé, en réalité actuellement les enfants n’en ont pas, ils ne sont qu’objets du décor, faire-valoirs ou repoussoirs, leur existence et besoins ne sont nullement pris en compte. On considère comme un « progrès » de pouvoir les déposer comme des paquets à la consigne à des crèches ouvertes 24/24h et 7/7j, ou le lancement de chaînes télés pour nourrissons !!! Le relationnel et la sociabilisation ? Combien de parents passent réellement du temps avec leurs enfants ? Pas à les nourrir, les blanchir, les mettre à l’école ou payer pour qu’ils aient des activités, non à jouer avec eux, à promener avec eux, à les emmener au parc pour qu’ils jouent avec d’autres, se dépensent physiquement librement et non dans le cadre d’une activité encadrée, à parler avec eux ?
Une étudiante équatorienne dans la même école que ma fille, lui avait dit un jour « mais où sont vos enfants ? » tant leur absence dans l’espace public l’avait surprise par rapport à chez elle. Ma fille vit en Equateur maintenant, à Quito la capitale donc dans une ville de 2 millions d’habitants, et j’ai pu constater en allant la voir que les enfants, les jeunes on les croise partout avec leurs parents, en ville, dans les restaurants, les centres commerciaux, dans les parcs. Mais il y a des parcs partout avec des jeux pour enfants, des installations sportives en libre accès, même si dans les quartiers populaires (ma fille habite un quartier populaire) ils ne sont pas aussi bien entretenus qu’au centre, ils sont présents. Attention je ne dis pas que les relations familiales son idylliques là-bas, je dis seulement que nous en avons jeté ce qu’il y avait de bon, sans régler ce qu’il y avait de problématique.
On a par ailleurs également un problème avec les personnes âgées de la famille, dont on délègue « l’entretien » ... ce n’est pas seulement une question de relations familiales, c’est que le relationnel est vécu (pas forcément consciemment) comme une contrainte, voire une entrave, à une « liberté individuelle » prônée par la société entière et qui peut être résumée à « il n’y a que moi qui compte », et en même temps tout le monde (ou presque) se plaint de n’exister pour personne, alors même que personne ne veut tenir compte de l’existence des autres.
Etant donné cet état d’esprit, et le fait que nous (enfin pas moi lol) élevons les nouvelles générations dans cet état d’esprit, je vois mal comment on pourrait s’en sortir vers le haut. Il n’y a qu’à lire les articles et commentaires sur Agoravox pour être très pessimiste (réaliste en fait) sur les possibilités de dialogues et de collaboration existantes actuellement, et pourtant absolument indispensables si nous voulions réellement changer les choses ... le voulons nous réellement ? Je ne le crois pas. La majorité des gens ne veulent pas changer le système, seulement la place qu’ils y occupent, je le disais déjà il y a 35 ans, et l’évolution (négative) que j’ai pu constater depuis ne fait que le confirmer.