C’est bien normal, chacun voit midi à sa porte. Et souvent aussi chacun pense qu’il est compétent mais pas les autres…J’ai connu des inspecteurs planqués mais qui faisaient un boulot inintéressant : par exemple organiser un examen, les sujets, etc…J’ai aussi connu des enseignants feignants qui en fait étaient bien malheureux car ils n’avaient même pas l’estime de leurs élèves.
Je n’ai connu que des inspecteurs qui arrivaient dans ma classe à l’improviste, et je trouvais cela très bien. Le pire c’est ce qui se fait aujourd’hui, les enseignants sont prévenus, et font une leçon qui n’a rien à voir avec ce qu’ils font d’habitude, - du cinéma- et souvent ils ont essayé leur leçon avec une autre classe ! Quel cirque ! Je comprends dès lors que l’inspection cinéma soit refusée.
Ce dont je suis sûr par observation, c’est que si certains enseignants restent épanouis, ne ronronnent pas, toute leur vie d’enseignants, qui est une carrière car leur avancement automatique à l’ancienneté leur fera gravir tous les échelons (les promus au choix allant simplement plus vire au même endroit). Il y a des différences suivant ce que l’on enseigne, et les classes que l’on a, et les équipes avec lesquelles on travaille.
Par contre je trouve normal que pressés de répondre oui par les besoins de l’Ecole en général, des enseignants sollicités deviennent chefs d’établissements. Ils auront un nouvel effort à faire et une mission qui n’est pas mince, arriver à ce que leur équipe complète bosse avec le même but qui est la réussite des enfants et l’excellente marche de l’établissement, l’un n’allant pas sans l’autre.
Pour ma part, j’ai eu à chaque moment une mission particulière. J’ai accepté de devenir principâl de collège pour transformer un Collège d’Enseignement Général en Collège d’enseignement Secondaire. Il s’agissait d’intégrer et de d’aider au travail ensemble des PEGC et des certifiés ou agrégés. Chaque enseignant doit avoir finalement les mêmes qualités, le savoir scientifique mesuré entre autres par les diplômes obtenus, et la pédagogie. Il n’y a donc pas de véritable différence entre les catégories. Quand j’ai demandé ma mutation pour quitter PARIS pour LYON, j’ai été convoqué au Ministère, où on m’a promis LYON mais on me demandait de rester 3 ans à PARIS en acceptant un poste de proviseur d’école de métiers du bâtiment et de la transformer en lycée d’Etat. A l’école de métiers, le conseil d’administration était mené par le président de la Fédération du bâtiment, dans le lycée d’Etat qui devenait le « patron », par le proviseur. En bons termes avec toutes les aprties prenantes j’ai réussi au bout d’un an ..mais suis resté 10 ans tellement c’était intéressant.
Raisons familiales, j’ai voulu venir à LYON, e ma mission a été de créer au lycée LUMIERE la préparation au bac A3 « Cinéma et audiovisuel » à côté des autres bacs littéraires, scientifiques, économiques. C’était ma passion, outre les diplômes universitaires et concours d’enseignant, j’avais profité de PARIS pour faire une licence et une maîtrise en sciences de l’éducation, avec deux thèmes : psychosociologie des groupes et Cinéma et audiovisuel. Tout a très bien marché, un joli bac et de beaux débouchés…
Au bout de 3 ans l’enseignement technique me manquait, j’en parlai à mon Recteur qui me proposa de tenter une dernière fois (car enseignants et professionnels locaux s’y étaient opposés pendant 15 ans, avec succès), de tenter donc de transformer un lycée professionnel et un centre de formation d’apprentis en lycée technique hôtelier (allant donc aux BTS). Après la « conquête » de la profession, avec l’appui du président de la Région et de l’Inspection Générale au Ministère, j’y suis arrivé, au plan syndical j’avais un passé de secrétaire général académique de mon syndicat de chefs d’établissements, ce qui m’a aidé. Je suis parti à la retraite en félicitant mes premiers bacheliers d’hôtellerie, en les lançant vers leur BTS.
Je n’ai pas le sentiment de m’être « encrouté » , je n’ai jamais cessé d’être plongé dans la pédagogie, un chef d’établissement est ‘abord celui de ses élèves (j’en avais plus de 1500 dans mes lycées, ils me connaissaient tous.) Je suis toujours resté un pédagogue de terrain, j’avais refusé en quittant PARIS de devenir Inspecteur principal de l’Enseignement Technique, les jeunes m’auraient manqué.
Voilà ce que j’ai pu en partie réaliser avec les équipes enseignantes :
Pédagogie et méthodes actives, le lycée de demain ?
http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=198
J’ai le souvenir partout d’élèves motivés, de professeurs qui réussissaient, d’un enseignement de masse qui marchait bien, même en apprentissage, où vont beaucoup les enfants fâchés avec l’enseignement général.
Au total je suis resté ce que j’étais par ma formation de base et mes premières années : un instituteur. Et je n’ai ni l’impression d’être une élite, ni de priver les enfants d’un savoir faire, je l’exerçais autrement c’est tout.
Bref, Nabum est bien là où il est, c’est l’important, et j’étais partout dans la même situation, sinon j’aurais quitté l’éducation nationale.