Cette histoire fait mal pour tout le monde, et il serait un peu simpliste de l’analyser sur une perspective droite/gauche ou étatique/privé. D’abord, c’est une privatisation du PS. Ensuite elle n’a pas empêché les états français et allemands de continuer à jouer avec. Les ultralibéraux qui sonnent le « c’est parce qu’il n’y a pas assez d’actionnaires privés » comme Sarkozy montrent simplement qu’ils n’ont pas suivi le film.
Airbus Industries a été créée par une décision et intervention étatique.
Aérospatiale, entreprise nationalisée qui marchait bien et était le principal sous-traitant d’Airbus Industries, a été offerte (le mot n’est pas trop fort) par Jospin et DSK à Lagardère, en vue de la création de EADS avec DASA.
Chirac a imposé à Lagardère, qui cherchait à se désengager du spatial et se recentrer sur les médias, de rester au capital jusqu’en 2007, et a imposé Forgeard comme patron.
En 2007, Lagardère et Forgeard prennent leurs bénéfs et se tirent, en laissant plein de pertes latentes cachées exploser brutalement. Les gouvernements Villepin et Merkel « nomment » Gallois comme nouveau patron chargé du « nettoyage ».
Gallois n’est pas un « capitaine d’industrie ». Il a été nommé à la SNCF après l’incarcération de Le Floch pour acheter la paix sociale après les grèves de 1995, et n’a jamais dirigé d’entreprise privée.
En fait, airbus est une histoire publique d’un bout à l’autre, dans laquelle quelques intérêts privés se sont bien servis. Autres infos ici :
http://forestent.free.fr/flagard.html