Bien, soit on est globalement pour le respect des lois soit tout le monde s’en tape. Cela fait malheureusement longtemps que l’on est dans cette dernière situation « à la base » comme « à la tête ».
Mais vendredi dernier, Chirac a utilisé la loi à son avantage pour sortir de la crise. Mais il a un avantage : il est aidé par ceux qui en connaissent les détails. Il jongle entre le respect de celle-ci et « l’écoute » de la rue. Qui va se plaindre de ce que les dispositions du CPE vont être revues à la baisse ? Les opposants au CPE peuvent se plaindre de la non suppression du CPE, mais ont du mal à rester cohérents avec eux-mêmes alors que Chirac fait marche arrière sur les dispositions qui gênaient. Promulguer une loi en demandant à ce que deux de ses dispositions (parmi une bonne vingtaine, rappelons le) ne soient pas respectées le temps de les revoir est assez « border line », je le reconnais.
Mais dans ce débat, quand certains ont du mal sur le fond, ils passent à la forme, et vice versa.
La loi n’est d’ailleurs pas bien connue, ni la constitution. Exemple : ce matin, dans Libération, un député arguait qu’il n’était pas du ressort de l’UMP de faire une proposition de loi. Mais au gouvernement. Dans notre constitution, le gouvernement fait des projets de lois et les députés des propositions de lois. Les députés peuvent le faire autant à titre individuel que via leur groupe parlementaire. Donc, l’UMP a tout à fait le droit de faire une proposition de loi. Sans même le demander au gouvernement. D’autant plus qu’ils ont la majorité au parlement.
Le reste qui consiste à faire travailler l’UMP et le gouvernement ensembles n’est qu’un artifice de forme pour maintenir la cohérence de facade entre Villepin et Sarkozy. Mais en rien une obligation légale.