• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Vincent

sur Le temps de travail des enseignants


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Vincent 2 mars 2007 12:59

Vaste débat,

Il est vrai qu’on a toujours tendance à regarder ce qui se passe chez le voisin, ceci dit, j’ai effectué mon service militaire dans un collège en ZEP, j’avais entre autre la gestion des heures de méthodologie des 6éme, la surveillance des permanences, la surveillance de la cour, l’animation des clubs du midi, un différent chaque jour, et j’ai même mis en place un club de roller hockey dans la cour du collège en dehors des heures d’ouverture pour éviter aux ados de ruiner les voitures sur les parkings des supermarchés.

J’avais de très bonnes relations avec les profs, et j’ai partagé leur vie pendant un an.

Voilà le décor est planté.

Pour avoir discuter longuement avec les profs, il est exact que l’activité d’enseignement nécessite une bonne préparation ainsi qu’une dépense énergétique morale et physique non négligeable.

Pour la préparation je pense qu’un prof est rôdé au bout de 5 ans, après il s’agit plus d’un travail de mise à jour que de conception pure de cours.

18 heures de cours ou de représentation pour moi sont loin d’être insurmontables (j’assimile un peu le prof à un artiste qui se produirait devant un auditoire).

D’autant plus que lorsque l’on y réfléchit un peu les profs ayant toutes les catégories de classes de la 6ème à la 3ème ne sont pas nombreux, donc en terme de préparation, cela représente au maximum 4 à 6 heures de cours différents à préparer et non 18.

La correction des copies ne me parait pas non plus être une sinécure. J’ai vu des profs de math corriger un tas de copie en ¼ d’heure, et des profs de Français corriger des rédactions en deux heures. Pour ce qui est des corrections d’examens, il me semble qu’elles sont rémunérées donc n’en parlons pas.

Pour moi, être prof est avant tout une vocation, et à mon avis ceux qui se plaignent n’ont plus ou n’ont jamais eu la vocation.

Je pense qu’une carrière d’enseignant devrait être régulièrement ponctuée par des passages en entreprise en fonction de leurs compétences, car tout au long de mon cursus scolaire et universitaire, je n’ai rencontré qu’une petite poignée de profs en adéquation avec les réalités, pour les autres ils étaient enfermés dans leur bulle et hermétique au monde de l’entreprise.

Je pense qu’un prof s’il est intéressant, s’il captive son auditoire, s’il rattache son enseignement à des cas pratiques simples, n’aura aucun problème dans son cours. J’ai enseigné la voile, formé des animateurs et appris à quelques gamins entrant en 6ème à s’organiser dans leur travail, à partager un bouquin pour deux, à se servir d’un classeur journalier et ensuite ranger leurs cours dans des classeurs par matières pour diminuer le poids de leurs sacs (au grand dam de certains profs qui exigeaient le cahier à spirale petits carreaux 200 pages).

Dans chaque situation j’ai toujours trouvé, le petit truc, l’anecdote, qui a fait qu’ils m’ont écouté et appliqué ce que je leur ai enseigné. Je n’ai jamais été épuisé et j’ai toujours tiré une grande satisfaction de mon travail.

Chaque métier à ses avantages et inconvénients en fonction de ses capacités individuelles. Si certains métiers paraissent faciles à exercer, c’est que les personnes qui le pratiquent sont à l’aise dans ce qu’elles font, ceux qui se plaignent devraient changer de métier ou arrêter de se plaindre.

A propos des profs, non vous n’êtes pas les plus malheureux, oui vous pourriez améliorer votre situation, alors faites-le.

Les initiatives locales améliorant votre situation devraient être capitalisées et diffusées largement afin que chaque enseignant puisse les essayer, se les approprier et ensuite les adopter à la condition express qu’un prof accepte cette idée qu’une fois qu’il a obtenu son diplôme tout n’est pas gravé dans le marbre et que d’autres ont peut-être eu une idée intéressante.

En conclusion acceptez de vous remettre en cause, ne vous arqueboutez plus sur vos savoirs à un instant donné et vos petits privilèges. Pensez que d’autre on la possibilité de vous apprendre des chose. Mais cela est très difficile car toute la journée vous avez le statut d’une personne de savoir, donc je pense que si vous êtes orgueilleux au point de ne pas prendre ne compte les remarques, c’est uniquement une conséquence de votre métier.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès