Belle analyse de Jacques Sapir
"Il faut relire la prose de notre Président, M. François Hollande.
« La fin de l’euro, c’est une austérité implacable. La fin de
l’euro, c’est la disparition de la solidarité financière, c’est une
monnaie livrée à la merci des spéculateurs. Croit-on que la force se
construit dans l’isolement ? C’est plus qu’une illusion, c’est un piège.
Celui du déclin national. D’autres veulent tout simplement déconstruire l’Europe. Rompre tout ou partie des engagements, déchirer les traités, rétablir les droits de douane et les guérites de la police des frontières. Se couper non pas de l’Europe, mais du monde. Ceux-là, qui se prétendent patriotes, ne croient plus en la France. Sortir de l’Europe, c’est sortir de l’Histoire »[7].
Ce texte pourrait faire rire si la question n’était pas très
sérieuse. Pour autant que l’on sache, la Corée du Sud, le Brésil, ou la
Grande-Bretagne n’ont pas adopté l’Euro ; ils ont des droits de douanes
et une police des frontières. Pour autant, qui pourrait se permettre de
dire que ces pays sont sortis de l’Histoire ? En fait, François Hollande
décrit à l’inverse ce qui est en train de se passer. Ce ne sont pas les
adversaires de l’Euro et les eurosceptiques (ou euroréalistes) qui sont
en train de faire sortir la France de l’Histoire, mais bien les
europhiles et les eurobéats. Notre déclin national, il est acté dans la
stagnation économique induite par l’Euro. Pour rester à tout prix dans
la zone euro, pour satisfaire aux conditions qu’y met l’Allemagne de Mme
Merkel, nous allons d’ailleurs procéder dans les mois qui viennent à
des « ajustements », autrement dit des coupes sombres, dans le domaine
de la défense. Face à un monde qui devient de plus en plus dangereux, on
peut considérer qu’il s’agit là de l’équivalent d’un acte de haute
trahison.
Il faut s’interroger sur cette politique de destruction de la France,
sur cette germanophilie aux relents bien sombre, sur ce discours qui
nous renvoie à la période de l’occupation. Une partie de l’élite
française a pris son parti du désastre militaire de juin 1940… Mais il
faut tout d’abord s’y opposer. Il faudra donc, lors du scrutin européen
du 25 mai, faire en sorte que pas une voix ne se porte sur le PS, sur
l’UMP ou sur les partis qui sont leurs alliés dans la mise en place de
ce funeste projet, l’UDI et EELV. La défaite du « bloc des 4 »
européistes sera le début du renouveau, de la France et des européens.
dans :
http://russeurope.hypotheses.org/2292