au passage : bravo pour la spéléo ... que j’ai pratiquée au propre (la vraie boue n’ayant pas la saleté du sens figuré) et à laquelle une civilisation au bord du gouffre devrait jeter un coup d’oeil _
L’idée du tirage au sort a ses arguments et est même plus ancienne que ce que nous appelons « La démocratie » :
- « il
est
démocratique, par exemple, de tirer les magistrats au
sort ; oligarchique, de les
élire » - Aristote : La
politique, livre 3, chapitre 9
- « Spartes
était une
aristocratie parce que ses magistrats étaient
élus » Rousseau : Du
contrat social, livre
3, chapitre 8
- «
Le suffrage par le sort est de la nature de la
démocratie ; le suffrage par le choix est
de celle de
l’aristocratie »
- Montesquieu : Esprit
des lois, livre 2, chapitre 2
... et, plus récemment :
sortition au Québec ou « La stochocratie » de Roger de Sizif (sic !) ...
ou encore Etienne Chouard ...
Comme Sisyphe poussant inlassablement son rocher, il est alors intéressant de relire toutes les précautions et précisions envisagées dans l’ouvrage « La stochocratie » pour adapter à un essai de démocratie cette idée de tirage au sort ...
Wikipédia présente cet aperçu rapide de critique du principe de tirage au sort :
- les gouvernants ne sont pas forcément issus du peuple, cela dépend de la base et des conditions du tirage au sort ;
- absence de contrôle par le peuple :
- le peuple ne choisit pas, c’est le sort qui le fait ;
- celui qui est tiré au sort n’a pas de programme politique sur la base duquel il est élu ; il peut être incompétent ;
- les élections régulières permettent au peuple de sanctionner
les programmes politiques qui ont été engagés (en réélisant si le
programme est approuvé ou en changeant si le programme est mauvais),
d’une façon générale elles permettent au peuple d’influencer les
candidats qui sont mis en concurrence et doivent adapter leurs
programmes pour recueillir le plus de suffrages.
Mais ne soyons pas rabat joie :
si des citoyens tiennent à aller cautionner par leur vote un système de légitimation qu’ils récusent, il vaut sans doute mieux qu’ils le fassent dans ce sens ...
Je persiste tout de même à déplorer la tragique absence d’ambition et d’audace de toutes celles et ceux qui prétendent
vouloir « des votations citoyennes pour toutes les lois »
... mais qui refusent de s’intéresser à la mise en place collaborative (certes moins passive que d’attendre un tirage au sort !) de cahiers de doléances modernes permanents et officiels