Le Monde, c’était quelque chose.
Au départ, une réflexion menée par des résistant. Le CNR s’est réuni quelque fois chez ma tante Reine, et c’est la raison pour laquelle, au départ, elle faisait partie de ce qu’on appelait les actionnaires familiaux. Pas mal de cathos et de protestants. Certaines réunions se déroulaient dit on un jour atypique pour la presse française parce que pas mal d’intervenant devaient aussi être a celle de l’hebdo protestant reforme ( c’est ce que l’on m’a raconte en tous cas...). Ouverture, objectivité, souci d’une vraie info, etc...
Pour comprendre ce qui est arrive a ce titre, mais aussi a bien d’autres institutions, il est intéressant de lire « une si vive révolte » de Jean Bauberot. Spécialiste de la laïcité, on le voit quand Mitterrand monte au Panthéon au moment de son élection. il me semble même que c’est lui qui tenait les roses.
Comme toute cette génération, il a passe sa vie a se « révolter »en accumulant les pouvoirs, les distinctions, les honneurs, les décorations.
On le voit notamment monter a l’assaut d’une institution protestante dotée d’un riche patrimoine et destinée a la formation des jeunes.
Des méthodes léninistes. On accuse tous le monde de fascisme, on complote en petite bande très militantes et très disponibles ( fonctionnaires, universitaires, ) on fait taire les majorités a coup d’indignations, de coups médiatiques. On place systématiquement ses copains en fonction de critères idéologiques et non de compétence.
En face, les bénévoles, de bonne foi, engages, mais ayant aussi une vie ailleurs, et croyant a la bonne volonté de ceux qui sont en fait leurs adversaire et n’ont qu’une idée, les virer, jouent le jeu et se font déposséder au nom de leurs propres principes qu’ils sont les seuls a respecter.
Ce qui est sympa dans le bouquin, c’est qu’il décrit avec précision comment cela c’est passe. Oui ils étaient potes, oui ils avaient une tactique d’entrisme, oui, ils n’étaient pas embarrasse par les scrupules moraux ou la bonne fois parce que « leur révolte était juste ».
On retrouve la franchise de Romain Goupil dans son film mourir a trente ans, sur les trotskard en 68. la aussi, une bande de copain se débrouille pour éliminer les autres, même pas vraiment pour des idées mais pour la « bande ». Les préoccupations de séduction des filles occupant d’après lui une place assez importante dans les motivations idéologiques...Cet aspect sexuel est aussi assez largement développé chez Bauberot.
Les forces vives, militantes, démocrates, bénévoles, ouvertes, tolérantes, sont virées ou dominées. Reste les comploteurs.
Qu’ont il fait de l’héritage ainsi capte ?
Rien.
La structure de transmission du protestantisme est en gros morte.
Le Monde n’existe plus que de subventions publiques ou privées.
Un peu pareil pour la JOC, JAC, JEC, CFDT, Emmaus, et bien d’autres structures civiles civiques citoyennes vidées de leur contenu et de leur « peuple ». Accessoirement, de leur argent...
La JEC avait permit a toute une génération de jeunes ouvriers de s’en sortir. La CFDT en a été réduite a faire tourner les photocopieuse et a payer des cars pour faire croire que SOS racisme existait...
Des sépulcres blanchit. De l’immobilier. Et encore, pas toujours.
Dans la variante protestant, la vente d’immeuble a un temps permis le financement de colloques sur l’homosexualité a grands frais...
Dans le cas du Monde.....Il me semble qu’on avait atteint une sorte de summum de médiocrité intellectuelle, quand il présentait Walesa, au moment de Solidarnosc, comme l’homme de gauche par excellence ( il était catho tradi. admirateur de Reagan et Thatcher), et le PC polonais comme a droite...Mais assez vite, il est rentre dans ses rails. Walesa est redevenu le réac qu’il n’aurait jamais du cesser d’être et le Monde un spécialiste de la vie privée de Sarkozy.
Ces derniers temps, la colonne vertébrale philosophique du Monde fut la défense du mariage pour tous avec son actionnaires menaçant de virer ceux qui n’étaient pas d’accord...
Tous cela n’est pas très grave. Ces gens ont cru s’arroger un monopole de la parole publique institutionnalisée en croyant que cela servait a quelque chose.
Mais les nouveaux courant du protestantisme, peuplés de « réfugiés » ayant fuit leur « si vive révolte », et d’un nouveau « peuple »,créent de nouvelles structures, se développent comme jamais. On ne le sait juste pas parce que les structures officielles n’en parlent pas. Ou alors pour les accuser de fascisme, leur faire des procès, des contrôles fiscaux etc...Sans grand succès.
Dans le domaine médiatique, un truc comme le Salon beige, trois catho un peu tradi qui se courent après, parvient a être plus performant en matière d’info sur ses sujets de prédilection, que l’ensemble des pseudo sites citoyens que créent les médias « révoltés » a grand coup de subventions publiques. Et si les « revoltes » ont acheve leur main mise sur l’école de la république, tous les parents qui le peuvent fuient dans le prive...
Même notre pauvre Agoravox, sans moyens, parvient a se maintenir dans les bonnes audiences, malgré son caractère objectivement un peu bordélique, notamment parce que c’est un des rares site ou il n’y vraiment aucune censure...(essayez d’écrire des trucs pas assez « révoltés » sur le NO ou Le Monde...« .
Cela ne fonctionne plus guère. Quand on remonte les financement des jeunes »indignés« , on retrouve les têtes des vieux »révoltés« . Le flop. Cela n’embraye plus.
Mais nos »révoltés« sont content d’eux mêmes. Ils ont pris leurs »bastilles« . Rappelons que la bastille était un grand tas de pierre obsolète, voué a la démolition, a peu prêt vide de prisonniers et de sens. Grâce aux révolutionnaires, l’entrepreneur adjudicataire du chantier de démolition aurait économisé de la main d’œuvre...
Parce qu’avec leur génération, la tactique - la prise léniniste du pouvoir par des minorités actives - a remplace la stratégie - ce ne devait être qu’un moyen pour rendre le monde meilleur, c’est devenu un but en soi, le pouvoir pour le pouvoir - ces gens auront grandement contribué a enterrer en réalité ce que l’on appelait autrefois »la gauche« et ou il y avait quand même quelques valeurs positives.
Le résultat d’une vie de révolte, c’est la France Hollandiste...Si ce n’était aussi l’état de notre pays aujourd’hui, on serait presque tente de les plaindre....
J’ai connu Nathalie Nougarede a Moscou, J’ai eu l’impression que c’était une fille bien et une bonne journaliste. Je me souviens en particulier de son papier sur la prise d’otage dans l’école de Beslan. Qu’est ce que même elle aurait pu faire pour sauver un truc dont les propriétaires sont plus préoccupé d’être toujours plus »révoltés" que les autres, parce que c’est comme cela qu’ils ont accédé aux pouvoirs, que des lecteurs, et pénétrés de l’idée que si personne ne les lit, l’État paiera ?