« On peut s’arrêter à votre première phrase car s’il s’agit bien d’une réalité aujourd’hui ce n’était pas le cas hier. »
C’est faux. Ces différences préexistent de longue date. Depuis au moins la révolution industrielle du milieu du XIXème siècle.
« J’ajoute que vous avez été le premier à comparer la France à la Corée du Sud comme si les différences structurelles entre ces deux pays n’étaient pas patentes... »
Bien sûr qu’elles le sont. C’est précisément pour la raison qu’imaginer constituer un pôle unique, une fédéralisation entre ces deux pays, avec de surcroit une monnaie unique s’appliquant entre, et sur ces deux entités, est une hérésie économique. Une aberration. Un crime contre l’intelligence.
Toute chose égale par ailleurs, ce qui est valable - ou plutôt qui ne l’est pas - entre la Corée du Sud et la France, ne l’est pas non plus entre l’Allemagne et la France. Ou entre l’Allemagne et la Corée du Sud. D’où vos contradictions insurmontables.
D’autre part l’exemple pris n’était pas pour soutenir ce que vous dites, mais pour vous démontrer empiriquement que :
1/ Il est tout à fait possible de survivre dans le contexte de guerre économique mondiale actuel, indépendamment de sa masse critique. Et qui est l’argument ressassé par tous les agents de la technostructure euro-atlantiste. Pour preuve justement la Corée du Sud, qui bien qu’ayant une superficie 5 fois inférieure à la nôtre, une population 25% inférieure, et un PIB 30% inférieur, s’en sort parfaitement, se défend, se protège, se développe, et prospère.
2/ La situation actuelle de la France - à tous points de vue, objectivement - est fort peu flatteuse comparativement à sa situation qui prévalait les décennies précédentes, alors qu’elle n’était pas à ce niveau d’intégration supra-nationale.
Ces deux faits, incontestables, dont chacun se suffit à lui-même, ruinent le coeur de l’argumentation que vous m’opposez.
« Vous constaterez toutefois que votre dernier paragraphe relatif aux différences peut tout à fait s’appliquer à l’échelon régional et pourquoi pas communal puisqu’on y est. »
Je connais parfaitement ce type d’argumentation, typiquement libéralo-compatible, hors sol, et finalement sans intérêt. Qui ne tient aucun compte d’une donnée socio-culturelle essentielle : le sentiment d’appartenance identitaire.
Il n’y aura pas de fédéralisation en Europe calquée sur le modèle des Etats-Unis d’Amérique, pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas de peuple européens mais DES PEUPLES en Europe. La nuance est de taille, et en réalité déterminante.
Et il n’y a pas de peuple européen pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas de sentiment d’appartenance identitaire suffisant, et donc nécessaire, pour activer des mécanismes de solidarité tels qu’ils permettent de tolérer, entre autre, des transferts de fonds massifs entre les différentes entités constituant l’ensemble, condition pourtant sine qua non pour viabiliser en pratique une zone monétaire optimale.
Un ensemble par conséquent partial, et fixé arbitrairement par nos technocrates affiliés à l’oligarchie financière et bancaire.