Je ne sais pas si les quelques climatosceptiques enragés ont la moindre idée de la manière dont ont évolué les sciences de la terre, mais j’en doute. Quasiment rien ne résulte de mesure directe.
La création du système solaire qui n’est pas encore totalement expliqué avec les dernières avancées de A. Morbidelli, toute l’astrophysique basée essentiellement sur des simulations à partir de données très indirectes, toute la physique des particules basée sur des calculs complexes, la dérive des continents, l’histoire géologique reconstituée comme un gigantesque puzzle à partir de sédiments, de roches, de minéralogie et de beaucoup de connaissances et d’intelligence collective, l’histoire de la vie, l’évolution....
L’océan n’est pas une éprouvette, on a des échantillons, des observations, des lois physiques : comme toujours on fait un modèle simplifié pour arriver à un modèle numérique puis on vérifie ; comme pour la météo : on n’ a besoin que d’un certain nombre de mesures formant maillage ; on simule ensuite.
Pour l’océan c’est à la fois plus simple-car plus stable, plus inertiel- et plus compliqué car on ne connait pas encore complétement tous les échanges profonds et superficiels ;
Mais on en connait suffisamment pour savoir que la tendance est à l’acidification et que le flux accéléré actuel de CO2-sans précédent dans l’histoire répertoriée de la terre, pour sa vitesse de croissance-est porteur de nuisances certaines et graves dès le siècle à venir.
Un des risques extrêmes est l’anoxie des océans et donc plus de production d’oxygène planctonique ce qui est arrivée déjà plusieurs fois dans l’histoire terrestre mais sur des épisodes longs ; On aurait alors juste assez d’oxygène pour 35000 ans de consommation d’énergie fossile à bruler en imaginant qu’on puisse la trouver ; c’est théorique, bien sur, c’est la durée qui nous sépare des dessins de la grotte ornée du Pont d’Arc.