Bonjour Démosthène.
Ces points sont importants et l’UPR y a réfléchi longuement. Je ne fais pas parti de ses intances dirigeantes, mais je peux essayer de vous exposer les moyens qui seront mis en œuvre.
La protection de la monnaie sera bien plus facile en réinstaurant un certain contrôle des capitaux, ce contrôle, en théorie impossible avec les traités, est remis en place quand les monnaies nationales sont attaquées (Chypre, la Grèce).
Comment font toutes les autres monnaies qui ne sont pas plurinationales pour se défendre des attaques spéculatives, si l’euro était une panacée, tous les pays n’auraient de cesse de vouloir en créer des équivalents.
Le meilleur moyen de payer la dette est de relancer l’industrie, ce qui est impossible dans un contexte d’austérité avec une banque centrale qui ne peut monétiser une partie de la dette (prêt à taux 0 à l’état directement et non aux banques qui prêtent à l’état en se faisant un joli magot, financé par nos impôts).
Si l’on compare avec l’après seconde guerre mondiale, les infrastructures économiques étaient bien plus atteintes que de nos jours, ça ne les a pas empêché de mettre en place la sécurité sociale et les retraites.
La dévaluation est toujours utilisé par tous les états ayant encore leur souveraineté monétaire (Angleterre, Japon...) ce qui ne les a pas mis en difficulté (sauf utilisation excessive) malgré cette concentration des richesses rendue possible par la financiarisation de l’économie.
La dévaluation est une arme est à double tranchant, elle aurait des inconvénients, mais dans notre situation elle aurait l’indéniable avantage de nous rendre notre compétitivité.
Actuellement ne pouvant dévaluer la monnaie, les états se retrouvent obligés de dévaluer les salaires et les pensions, ce qui nous mène à un appauvrissement généralisé qui creuse encore plus la dette. C’est une spirale infernale qui ne peut s’inverser en gardant le paradigme actuel.
Pour vous la représentativité publique doit disparaître, je peux comprendre votre aspiration à une démocratie directe, mais pour moi ça ne se passera pas comme ça. Ce sont les états nations qui vont disparaître si l’on ne fait rien.
C’est dans le cadre national que la population a le plus de possibilité de faire entendre sa voix, l’union européenne ne cesse de nous prouver qu’elle est tout sauf démocratique.
Je pense que les propositions de l’UPR notamment en matière démocratique sont un bon début, que l’on pourrait aller plus loin, par exemple en remplaçant le sénat par des citoyens tirés au sort (modèle bicamérale proposé par Chouard), mais que dans tous les cas il nous faut une représentation minimum, sans cela il n’y a pas de possibilité d’agir dans un cadre national.
L’autogestion est envisageable à petite échelle si elle est encouragée dans un cadre plus important. Je vous conseil cette intervention de Frédérique Lordon.