La France du Non à la constitution ? Une galaxie hétérogène et contradictoire composée du meilleur comme du pire. Cet article qui se veut objectif bien qu’assez anti-antilibéraliste, n’éclaire en rien la question dérangeante qu’il pose par son titre même. Si l’on exclu de ce non les ultranationalistes et fascisants des courants extrêmistes de doite ou de gauche, il semblerait, au vu des premiers rassemblements du projet antilibéral, qu’une frange très importante de la population n’a jamais renié ce non.Beaucoup d’associations et de mouvements culturels réfléchissent à des alternatives pour sortir du piège démagogique tendu au sein d’une pseudo démocratie participative qui impliquerait d’évidence un changement de constitution. Et à ce sujet, Ségolène reste floue, évasive malgré l’appui sans faille d’un Montebourg. Le parti socialiste de Holland n’en mène pas large à ce sujet. Mais l’idée commence à prendre. N’est-il pas d’ailleurs très significatif que la candidate socialiste évite de tirer les conséquences qui s’imposaient après le rejet de la constitution européenne (à ne pas confondre avec le refus d’une Europe à figure humaine) ? En refusant indirectement l’évidence, elle enfonce le clou féroce du doute dans son projet de démocratie participative. En France le malaise est profond, la confiance n’est plus de mise : l’engouement « statistique » pour un Sarkozy inique, coléreux et impatient qui change le ton de sa voix du jour au lendemain, dit tout et son contraire selon l’endroit où il se trouve, ment comme il respire, révèle on ne peut mieux l’état de délabrement et d’égarement dans lequel la France se trouve aujourd’hui. Bayrou, le chantre de la réconciliation soporifique, ne résoudra pas grand chose à l’affaire. Il n’en reste pas moins que Ségolène et Bayrou restent de loin préférable à Sarkozy ou à Le Pen.