MuslinADieu,
je n’ai évidement pas le niveau d’érudition suffisant pour apporter la moindre contradiction à tes arguments. je les lis, je les entends.
Mais je voudrais t’apporter une réponse plus globale : tu dis qu’il faudrait rejeter la Sunna pour ne conserver que le Coran seul. Je comprends bien que la science des hadiths qui affirme comme véridiques les propos d’une personne rapportés 200 ans après sa mort, fait un peu sourire.
Mais, l’idée que je me suis fait de ces questions est un peu l’inverse de la tienne : ce travail, humain (trop humain diras tu) , sur la Sunna , sur la loi, pour rendre intéligible et cohérent la révélation est un travail non seulement nécessaire mais fondateur de la civilisation Islamique. L’Islam n’est pas le fruit d’une simple révélation faite par Dieu a un prophète, mais est aussi le fruit d’un travail accomplit par des hommes pour en faire quelque chose de cohérent.
je vais prendre pour me faire comprendre l’exemple de la prière : tu nous expliques qu’il n’est nulle pas question dans le Coran de 5 prières, ni même de la façon dont il faut prier. Tu nous dis qu’il ne s’agit là que d’une invention des cheiks et autres barbus de la face. Pourquoi pas. Admettons aussi que ce n’est pas d’une si grande importance que ça de savoir si c’est trois, si c’est quatre, ou cinq ou six prières. Tu admettras, je le sens volontiers, que le problème n’est pas là et que le nombre de prière n’est en rien un point essentiel. Je dirais alors que non seulement ce n’est pas un point essentiel, mais ce n’est pas un point qui mérite débat et qu’il est par conséquent de loin préférable que ce nombre est été arrêté à cinq, et de manière définitive, plutôt que diverses écoles se disputent cette question, chacune affirmant qui trois prières, qui quatre prières, dans des débats stériles, inutiles et sans fin.
ce que je veux dire, c’est que c’est la Sunna et non pas le Coran, qui donne une forme cohérente, raisonnable, à la vie religieuse et à la vie sociale de l’Islam ; de sorte qu’on ne peut parler de civilisation, que parce qu’il y a ce travail de la Sunna.
On peut y trouver des imperfections, on peut y trouver à redire, on peut plein de chose, pourquoi pas. Mais jeter tout par dessus bord, non. Sauf à dire « à chacun sa religion » mais ça n’a alors plus de sens.