Notre nouveau Proudhon, engagé dans la presse libre, me semble bien
simpliste.
Il ne fait d’ailleurs que renforcer chez moi un malaise provoqué par
la lecture de l’article.
Je crois, certes, à l’incessante pression des pouvoirs politiques
sur les journalistes, mais je ne crois pas au machiavélisme qui les obligerait
à déformer, surtout s’ils ont les meilleures places dans les grands médias.
Les journalistes sont des humains comme les autres et, au moins dans
notre pays, où subsistent encore de solides acquis démocratiques, ils ont la
possibilité d’agir honnêtement dans leur métier.
Et les autres citoyens, qui interviennent dans les commentaires de
la presse libre comme Agoravox, ne sont pas d’une autre espèce, sauf peut-être
quand leurs commentaires sont déposés dans l’anonymat (mais doit-on penser alors qu’ils sont d’une espèce supérieure ?).
Je vois mal pourquoi il y aurait amélioration automatique quand nous
aurions tous jeté notre télé, même si j’ai jeté la mienne il y a presque 30
ans.
On a vu ce que peuvent servir, chez nous, des
« anarchistes » comme Daniel Cohn-Bendit ou Philippe Val.
Cessons de croire que le choix politique de l’anarchie, quelle qu’en
soit la forme, garantirait une plus grande lucidité et une plus grande
honnêteté dans l’expression des idées.
Et même, tout simplement, de meilleures lunettes pour regarder ce qui
se passe autour de nous.