Notre article d’hier :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2014/06/17/sncf-union-europeenne-de-graves-enjeux-ii-50022.html
SNCF, Union Européenne : de graves enjeux (II)
Le 17 juin 2014, Le Monde écrit « SNCF : les grévistes manifestent
devant l’Assemblée nationale », évoquant le projet de loi de « réforme ferroviaire » dont
l’examen commence ce jour à l’Assemblée Nationale. Un projet de loi
qui n’est que l’exécution de la stratégie de l’Union Européenne (UE)
de privatisation du service public ferroviaire, comme déjà souligné
dans nos articles récents « CNRS, emploi, hiérarchies, privatisation...
(II) » et « SNCF, Union Européenne : de graves enjeux (I) ».
A cette fin, le réseau ferroviaire a été séparé du transport afin de
permettre la privatisation de ce dernier et l’accès au réseau des
opérateurs privés. Une séparation analogue a été imposée au fret,
ouvert progressivement à la concurrence depuis 2003. Ce 17 juin, on
trouve dans les grands médias un certain nombre d’articles d’une
incroyable partialité, proches de la propagande gouvernementale.
Pourtant, la privatisation progressive des services publics français
est une triste réalité depuis les années 1980. Et que penser de
l’attitude de certains courants de « gauche » qui se prétendent
alternatifs, alors que Cécile Duflot déclare sur BFMTV à propos du projet de loi
gouvernemental : « ... dans le cadre possible, cette réforme
est une bonne réforme » ? Précisément, Cécile Duflot s’était
également « distinguée », étant ministre, pour sa défense ouverte de
taxes au contenu expropriatoire de fait au détriment des
propriétaires de condition modeste comme la Taxe foncière sur les
propriétés non bâties (TFPNB). Ce que nous avons rappelé encore
récemment dans notre article « Terrains à bâtir, pression fiscale, TFPNB...
(I) ». Discours de politiciens à part, une évidence
nous semble s’imposer : la France ne pourra en aucun cas préserver
son service public ferroviaire sans prendre de réelles distances à
l’égard de l’Union Européenne. Il en est de même pour l’ensemble des
services publics stratégiques, recherche, éducation, santé...
comprises. Mais une telle option de résistance conséquente à la
politique de l’UE a été unanimement rejetée par tous les
gouvernements français à façade de « droite » comme de « gauche »,
depuis l’adoption de l’Acte Unique Européen en 1986 sous la
présidence européenne du « socialiste » Jacques Delors. Le résultat
des dernières élections au Parlement Européen a été, entre autres,
la sanction de cette attitude récurrente. Nous poursuivons ici le
rappel des mesures et documents de l’Union Européenne imposant la
privatisation du service public ferroviaire. La solidarité avec les
agents grévistes de la SNCF est très clairement une première
urgence. Informer la population l’est également.
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]
et pour rappel :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2014/06/15/sncf-union-europeenne-les-enjeux-i-50017.html
SNCF, Union Européenne : de graves enjeux (I)
Le 15 juin 2014, Le Monde écrit « La grève SNCF est reconduite
lundi, premier jour du bac ». Mais qu’en est-il des enjeux
de ce conflit ? Notre article « CNRS, emploi, hiérarchies, privatisation...
(II) » rappelle notamment la politique « d’ouverture
à la concurrence » et de privatisation des transports ferroviaires
mise en place par l’Union Européenne avec la Directive 91/440/CEE du Conseil européen du 29
juillet 1991 dite « relative au développement de chemins de fer
communautaires » et complétée par quatre « paquets ferroviaires ».
Le projet de loi du gouvernement français sur la «
réforme ferroviaire » n’est qu’une adaptation de la SNCF à
cette politique de l’Union Européenne. Il s’agit donc d’une
situation qui comporte autant d’enjeux pour les usagers que pour
les personnels, et à propos de laquelle l’exposé de la Fédération des Cheminots CGT
dément sur les questions essentielles celui du gouvernement. La
CGT dénonce une stratégie visant à « préparer la
structuration en Sociétés Anonymes », ce qui paraît
malheureusement logique dans le cadre de la soumission de longue
date des gouvernements français à la stratégie de Bruxelles. De
son côté SUD-Rail réclame « l’arrêt du processus de
privatisation mené par la direction de la SNCF ». Le
véritable grand enjeu est en l’espèce la politique de l’Union
Européenne, lourdement sanctionnée sur le plan électoral le 25 mai
dernier. On a donc clairement affaire à un conflit sur une
question de fond essentielle, avec des implications graves qui
concerne l’ensemble des services publics français et de leurs
usagers. Nous nous proposons de lui consacrer une série d’articles
et de rappeler les pièces les plus significatives de ce dossier.
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Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
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