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Commentaire de diogène

sur Villages d'antan et villages d'aujourd'hui


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Diogène diogène 19 juin 2014 09:26

Vous écrivez :


« si un village qui a gardé sa fonction de village, avec ses vaches, ses poules, ses coqs, et ses bouses qui jonchent la rue veut bien m’accepter, je suis preneur. »

Je connais deux villages comme ça.
Ce sont des écomusées.
Il faut payer pour rentrer et des animateurs déguisés font des démonstrations de ce qu’était la vie à la période pré-industrielle. Oui, bon, mais ils rentrent chez eux le soir et sortent une tite bière du frigo pour regarder la coupe du monde sur leur écran plat.

On peut comprendre cette nostalgie d’un monde de l’enfance idéalisé, bucolique et romantique,
ce n’est pas plus idiot que le rêve américain, l’« american way of life » .

Seulement, voilà, le temps ne coule que dans un sens, du passé vers l’avenir et le retour en arrière n’est décrit que dans les romans de science fiction. En outre, les évolutions comme celles de l’allongement de l’espérance de vie passent par d’autres évolutions : les techniques de production et les rapports sociaux.

Mais ce qui est le plus terrible, c’est la volonté conjuguée des mouvements écolos soutenus par les libéraux et les socio démocrates, qui a donné naissance au « Grenelle de l’environnement », et en particulier modifié en profondeur les règlements d’urbanisme.

Le mot d’ordre et la loi sont désormais de densifier les zones urbaines et de figer les zones rurales dans leur état actuel en réduisant d’une manière drastique les possibilités de nouvelles constructions (en instituant des quotas).

Sous prétexte de protection de l’environnement, on assiste à une transformation de la campagne en parc naturel, en sanctuaire « protégé » mais ouvert aux randonneurs et aux poètes.
Sous couvert d’une philosophie humaniste, on met en place les conditions pour une spéculation immobilière effrénée. On stoppe les velléités de bâtir bon marché à la campagne dans un marché immobilier pépère pour permettre aux nouveaux Haussman de s’enrichire en valorisant des biens qu’ila avaient acheté comme friches industrielles.
Les Anglais, comme souvent, avaient donné l’exemple en transformant les anciens docks du porte de Londres en quartier d’affaires et de résidences bo-bos, chiques, snobes et chères.

Non, les tas de fumier, les poules et le chant du coq ne sont plus de mise ! Mis pire, vous ne pourrez même plus choisr de vous installer à la campagne qui est en train de se transformer en « réserves ». Seules les autochtones pouvant mettre en évidence la présence de leurs aïeux dans le cimetière du village depuis sept générations pourront continuer à y vivr.
Mais pas question de construire (enfin si : des fermes industrielles pour abriter mille vaches).


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