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Commentaire de Onecinikiou

sur Grève SNCF : Une défaite en trompe l'oeil


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Onecinikiou 20 juin 2014 20:57

L’incohérence et les contradictions de beaucoup - les partis politiques et les syndicats acquis à la cause européiste en l’occurrence - éclatent au grand jour. C’est essentiellement l’Union européenne et son porte-voix, la Commission, qui imposent par leurs directives les bouleversements en cours qui frappent les opérateurs publics historiques. 

Petit rappel en ce sens de la lettre et de l’esprit du « quatrième paquet ferroviaire » validé l’année dernière par les instances européennes, et entériné à leur suite par le parlement éponyme.

Extrait :

« Séparer la gestion des voies de l’exploitation des trains. Eu égard aux nombreuses plaintes d’utilisateurs et aux preuves de discrimination dont elle dispose, la Commission considère que les gestionnaires de l’infrastructure doivent jouir d’une indépendance opérationnelle et financière par rapport aux exploitants de services de transport ferroviaire, quels qu’ils soient. Cette mesure est essentielle pour éliminer les conflits d’intérêts potentiels et assurer à toutes les entreprises un accès non discriminatoire aux voies.

À titre de règle générale, la proposition de la Commission confirme la séparation institutionnelle en tant que moyen le plus simple et le plus transparent pour garantir l’indépendance nécessaire.

La proposition prévoit que la séparation institutionnelle entre les gestionnaires de l’infrastructure et les entreprises ferroviaires (sans relations de propriété entre les deux types d’entité) devienne la règle applicable par défaut dès l’entrée en vigueur de la directive. La création de nouvelles structures holding dans le secteur ferroviaire ne serait plus possible. (...)

La Commission n’exclut cependant pas qu’une structure verticalement intégrée, en « holding », puisse aussi assurer l’indépendance requise, mais sous réserve que des « murailles de Chine » strictes soient mises en place pour garantir la séparation juridique, financière et opérationnelle. Ces mesures comprennent notamment : la mise en place d’organes décisionnels totalement distincts, pour prévenir les pratiques discriminatoires ; des flux financiers séparés (avec une séparation des comptes et des mesures garantissant que les recettes du gestionnaire de l’infrastructure ne profitent pas aux entreprises ferroviaires sous forme de financement croisés) ;des systèmes informatiques distincts pour éviter les fuites d’informations commerciales confidentielles ; enfin, l’imposition de périodes d’attente strictes pour le transfert du personnel, de manière à éviter les conflits de loyauté.

Dans le contexte de l’ouverture totale du marché du transport de voyageurs à l’horizon 2019, les entreprises ferroviaires appartenant à une structure verticalement intégrée pourraient se voir interdire d’opérer dans d’autres États membres si elles n’ont pas d’abord convaincu la Commission de la mise en place de garanties appropriées assurant l’indépendance juridique, financière et opérationnelle requise pour assurer effectivement le maintien de conditions égales de concurrence et de l’existence d’un accès équitable des autres opérateurs à leur marché national d’origine. »

http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-13-45_fr.htm


La messe est dite : l’honnêteté intellectuelle devrait admettre que l’on ne puisse déplorer les effets d’une politique dont, dans les faits, on chérit les causes. 

La CGT, entre autre, est membre de plein droit de la Confédération européenne des syndicats. La Confédération européenne des syndicats a appelé officiellement à voter POUR le Traité constitutionnel européen en 2005, matiné de néolibéralisme et de »concurence libre et non-faussée". Traité rejeté par les français à 55% par référendum, puis validé par la représentation nationale deux ans après. Ce qui fut le summum de la forfaiture.

Le secrétaire générale de la CGT d’alors, Bernard Thibault, s’est prononcé à l’époque également POUR. Ce qui, vu sa position, valait donc nécessairement blanc-seing. Je rappelle à toute fin utile que la CFDT, l’UNSA et la CFTC avait fait officiellement de même. Si je me fie aux derniers calculs officiels de représentativité syndicale, ces quatre syndicats représentent à eux seuls exactement les deux tiers (66%) des suffrages exprimés.

http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/modifie.pdf

Chacun est donc face ces contradictions ici, car les syndicats, pas plus que nos médiocres politicards, ne tombent du ciel, ils ont été parfaitement bien élus !

Enfin, cerise sur le gâteau, le même Bernard Thibault a appelé, en violation patente d’un devoir de réserve et accessoirement des statuts de son « syndicat » prétendument a-politique, a faire élire l’ectoplasme socialiste actuel en remplacement du pas moins traitre à l’intérêt national que fut Sarközy, validant ainsi la mascarade du faux clivage gauche-droite de la fausse alternance UMP/PS. 

http://www.liberation.fr/politiques/2012/05/01/bernard-thibault-votera-francois-hollande-au-second-tour_815451

Trompant par la même, ce qui est sans doute le plus grave, les éternels cocus de français qui n’ont plus aujourd’hui que leur yeux pour pleurer, et dont je les appelle vivement (sans illusion) à rehausser dans l’urgence leur niveau de conscience politique dans l’hypothèse où ils souhaiteraient qu’ils cessent de se voir manipuler jusqu’au trognon par nos professionnels de la chose. 

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