A moins que « l’argent » soit la perversion des systèmes comptables monétaires pré-existants, inventé par des fous de pouvoir victime du virus de la monnaie, pour envahir des peuples qui ne parlent ni ne lisent leur langue ? C’est la thèse de Graeber, et elle se base par exemple sur l’absence totale de témoignage montrant des sociétés basées sur le troc.
Alors que de nombreux exemples montrent des sociétés basées sur un mélange entre dons, totalement gratuits, et cadeaux, avec une attente de retour et une « comptabilité » au moins dans la mémoire, souvent des femmes, qui entretient des liens dans les villages et entres les familles.
"Dernier avantage : il permet la circulation rapide des biens et des
denrées, et surtout il optimise au maximum la richesse personnelle de
son producteur sous une forme facilement échangeable et facilement
stockable.«
Le don pur est pourtant beaucoup plus efficace encore, comme le démontre la réussite sans égal de l’industrie des logiciels libres, ou les apports essentiels des monastères à notre culture européenne.
Si vous comparez à l’idée du troc, où chacun est barricadé dans la peur des autres, la monnaie centrale est mieux. Mais le troc pourrait être seulement le résultat transitoire de guerres de conquêtes qui traumatisent les paysans, qui n’ont guère d’autre choix que d’accepter la monnaie et les impôts des agresseurs. cf Les Secrets de la Monnaie – Changer la monnaie pour changer le monde de Gérard Foucher.
La normalité de la vie, ce serait plutôt le don et les cadeaux... à commencer par le don de la vie
»Et oui, une liasse de billets, c’est plus pratique à ranger et à échanger que trois tonnes de grains de blé dans un silo.«
Il est aussi étonnant de constater que la monnaie centrale matérielle, sur support anonyme, était tellement facile à stocker et à transporter, que c’est l’argument principal des banques pour justifier leur propre existence
En fait, c’est le support matériel anonyme qui a inventé le vol de la monnaie, il est impossible de voler dans un système comptable »en partie double"...
cf €uro : le vol du bon sens