« Il nous faut comprendre au sein d’un tout les propriétés
naissantes qui résultent de l’interpénétration inextricable des gènes et
de l’environnement. Bref, nous devons emprunter ce que tant de grands
penseurs nomment une approche dialectique, mais que les modes
américaines récusent, en y dénonçant une rhétorique à usage politique.
La pensée dialectique devrait être prise plus au sérieux par les savants
occidentaux, et non être écartée sous prétexte que certaines nations de
l’autre partie du monde en ont adopté une version figée pour asseoir
leur dogme. (…) Lorsqu’elles se présentent comme les lignes directrices
d’une philosophie du changement, et non comme des préceptes dogmatiques
que l’on décrète vrais, les trois lois classiques de la dialectique
illustrent une vision holistique dans laquelle le changement est une
interaction entre les composantes de systèmes complets, et où les
composantes elles-mêmes n’existent pas a priori, mais sont à la fois les
produits du système et des données que l’on fait entrer dans le
système. Ainsi, la loi des « contraires qui s’interpénètrent » témoigne
de l’interdépendance absolue des composantes ; la « transformation de la
quantité en qualité » défend une vision systémique du changement, qui
traduit les entrées de données incrémentielles en changements d’état ;
et la « négation de la négation » décrit la direction donnée à
l’histoire, car les systèmes complexes ne peuvent retourner exactement à
leurs états antérieurs. »
Le géologue et paléontologue Stephen Jay Gould Dans « Un hérisson dans la tempête »
(Bon je n’arrive pas à sortir de l’italique, cette interface est définitivement merdique)
Je ne vois toujours pas comment Lénine peut faire un lien aussi direct entre dialectique et théorie de l’évolution (mais peut être que je me gourre : on parle bien de Darwin ?)
Sinon je me demandais : on a déjà tenté d’appliquer la méthode dialectique au couple idéalisme/matérialisme ?