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Commentaire de

sur Un regard sur les casseurs : la honte du sourire


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(---.---.178.16) 5 avril 2006 14:17

On est donc d’accord sur le caractère bourgeois de 1789, au sens de remplacer, comme système social, la domination de la monarchie (classe des propriétaires terriens) par la bourgeoisie (classe des propriétaires d’ateliers). Pour contraster, la Commune et 1917 ont renversé la bourgeoisie pour tenter d’instaurer une système défendant en premier les intérêts de la classe des travailleurs.

C’est toujours possible de faire glisser la définition des mots, mais ça ne simplifie pas le débat. Marx a posé une définition précise, dont le but était de donner un cadre de pensée pour changer la société. On peut parler par extension de bourgeois pour évoquer un mode de vie, mais c’est souvent une entourloupe.

Par exemple, l’expression « BoBo » (bourgeois bohême) a manifestement pour but de flatter l’imaginaire du salarié à peu près aisé. Le BoBo n’est pas un bourgeois (au plus un petit actionnaire qui ne contrôle rien), mais un prolétaire, et a des intérêts en conflits avec ceux de la bourgeoisie (son salaire et le chaos social engendré par la course au profit). Le synonyme ancêtre de BoBo était « petit bourgeois », mais on connaît l’histoire du corbeau et du renard.

C’est clair que pour faire une révolution il vaut mieux savoir où on va. Le temps libre et l’augmentation du niveau culturel (savoir lire, comprendre des systèmes toujours plus complexes, voir plus loin que son « village ») sont des éléments essentiels. Il ne faut quand même pas croire que la révolution se fait dans les salons. La Commune était portée par le peuple de Paris et en 1917 se sont les soldats (majoritairement d’origine paysanne) et les travailleurs de St Petersbourg qui ont changé la face du monde, en symbiose avec de rares intellectuels décidés à en finir avec la bourgeoisie. Par force de nécessité, les soldats, paysans et travailleurs avaient compris que ce n’était pas en étripant leurs frères de classe allemands qu’ils obtiendraient le moindre avantage. Ils avaient compris que leur ennemi se trouvait en Russie même, et ils ont mis le tsar et la bourgeoisie au placard, en février puis en octobre. Cette compréhension est actuellement en demi-sommeil parmi les prolétaires d’Europe.

En Europe aujourd’hui, la clé de l’avenir c’est de comprendre ce qui s’est passé en Russie puis en URSS. 1917 a fait mieux que la Commune. 1917 a transformé un continent basé sur l’esclavage du moujik, littéralement va-nu-pieds et crève la faim, en un pays avec l’éducation et la santé pour tous. 1917 a accompli un bon prodigieux du confort matériel de St Petersbourg à Vladivostok. Par son poids, 1917 a permis d’améliorer les conditions de travail en Europe occidentale, et a permis la décolonisation. Comme 1917 avait tiré les leçons de la Commune, pour aller de l’avant et faire encore mieux il faut comprendre et tirer les leçons de 1917.


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