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Commentaire de Total Kheops

sur Ah ! Marseille : Les Collègues… Et le monde ?


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Total Kheops Total Kheops 30 juin 2014 22:02

Marseille, du vomi de bile, du fiel et des sardines…

Je suis marseillaise « pur jus de sardine » comme vous dites, j’y suis née, j’y habite, donc j’ai tous les défauts. Pourtant je ne fais pas de promesses non tenues, je suis toujours à l’heure à mes rendez-vous, je ne balance pas mes détritus sur les trottoirs, je n’insulte personne, je ne crie pas… Je ne comprends rien en foot (tous les marseillais ne sont pas des obsédés de l’OM), j’apprécie les films de Guédiguian, le 7ème art en général, je regarde Plus belle la vie sans oublier qu’il s’agit d’une fiction… Et pour la petite histoire, statistiquement parlant c’est précisément à Marseille que l’on compte le moins de fans de Plus belle la vie par rapport au reste de la France. Quant aux « collègues », pour moi ça ne peut être que des collègues de travail, car pour ce qui est des amis j’ai les mêmes depuis vingt ans, et oui la plupart sont marseillais, quoique (voir plus bas). Non je ne suis pas persona non grata ailleurs, et dans d’autres belles régions de France, personne ne m’a jamais mis la corde au cou. Pour ce qui est des oursins, je les mange volontiers, mais en respectant la période où l’on peut les ramasser, comme le font les marseillais, car je n’ai pas envie qu’un jour il n’y en ait plus, à force de les pêcher à tort et à travers par ignorance.

Avez-vous déjà pris le métro, le RER ou un bus en région parisienne ? Parce que des « cagoles » aux propos outranciers et vulgaires, maquillées comme des voitures volées, on en ramasse aussi, comme les feuilles mortes. A la différence qu’elles n’ont pas « l’assent » du midi… Si j’ai bien compris, vous êtes enseignant ? Pour traiter des gamins de « moutards » ou de « chiée de mômes » avec un tel mépris, j’en déduis que votre vocation première pour le choix de votre profession furent les congés scolaires ? Non ? Bon… En tout cas vous faites bien semblant. Des gamines de 12 ans qui jurent ? Oui c’est malheureux, mais êtes-vous sûr qu’il n’y a qu’à Marseille qu’on en trouve ? Allez donc faire la sortie des écoles en région parisienne ou d’autres grandes villes, évidemment pas où sévit l’Opus Dei, et ce sera tout autant édifiant. Avez-vous roulé en voiture souvent dans Paris ? Parce que des « gugusses » en vélib ou autre vélos voire deux roues pétaradants, qui font n’importe quoi, vous refusent la priorité, prennent les sens interdits, grillent les feux, vous insultent simplement parce que vous avez l’audace d’être un malheureux automobiliste en plein Paris, ça m’est arrivé plus souvent qu’à mon tour.

Oui des règlements de comptes à Marseille il y en a, il y en a toujours eu. Mais prenez-donc la peine de vous plonger dans la lecture du « Parisien » et vous allez sûrement réaliser le nombre de faits divers graves qui se déroulent en région parisienne tous départements confondus, sans que ça ne fasse la une aux infos nationales, ou si peu… Viols, attaques de fourgons blindés, vols à la tire sur des personnes vulnérables, bagarres de dealers… Et j’en passe… Juste quelques entrefilets dans les journaux.

Non Marseille ne fonctionne pas en société clanique. J’ai connu plein de gens qui n’étaient pas originaires du sud-est, arrivés là au hasard de mutations professionnelles et repartis à regret sous d’autres cieux : enseignants, professions libérales, directeurs de sociétés ou employés, avec qui j’ai tissé des liens solides. Nous sommes toujours en contact, malgré les années et l’éloignement. Les vacances d’été nous donnent parfois l’occasion de nous revoir avec plaisir. D’autres ont décidé de faire une croix sur une belle carrière professionnelle, ils ont préféré rester à Marseille plutôt que de gravir les échelons en acceptant l’incontournable mobilité imposée par leurs supérieurs hiérarchiques.

Mais si vous pensez que les marseillais vous considèrent comme un ami parce que vous avez pris une orange pressée ou un pastis ensemble au bar, là je vous concède que vous vous trompez. Pour les gens du sud, l’amitié a un sens bien plus profond que vous ne semblez le croire, une tape dans le dos et un papotage (sportif ou pas) au comptoir du bar n’est pas un gage d’amitié. Rien à voir avec un esprit de « clan » ou de « famille », simplement nous considérons que l’amitié est une chose importante que l’on n’accorde pas d’un coup en claquant des doigts, rien de plus ou de moins qu’ailleurs. Et non, les marseillais ne sont pas « parqués » dans des ghettos avec barbelés électrifiés et vigiles, nous ne sommes pas dans certains pays d’Amérique Latine, où un dirigeant de société est « bankable » sur le juteux marché des enlèvements…

Je ne vis pas dans le monde des nounours en guimauve, il est évident qu’à Marseille comme ailleurs, il y a des choses qui ne vont pas. La drogue et la propreté en font indiscutablement partie. Mais il n’est pas évident, dans une grande ville méditerranéenne et surmédiatisée, de changer des us et coutumes qui datent de quarante ans.

Les méditerranéens sont instinctifs. Vous les méprisez ? Vous ne les aimez pas ? Vous les avez catalogués comme vulgaires, superficiels et infréquentables ? Ils vont le sentir et alors, n’attendez rien de leur part. Vous les rejetez, ils vous rejettent.

Je vais citer Jean-Claude Izzo : « Marseille, qu’on y soit né ou qu’on y débarque un jour, dans cette ville on a vite des semelles de plomb. Les voyages, on les préfère dans le regard de l’autre ».

Mais il est probable que ce romancier et poète marseillais n’a pas vos faveurs ? Pareil pour Fernandel, l’un des acteurs les plus doués de sa génération, qui savait faire rire mais aussi émouvoir la France entière et pas seulement les gens du midi, vu la carrière exceptionnelle qui fut la sienne… Celui dont le général de Gaulle disait qu’il était le seul français à être aussi célèbre que lui… Non, ils étaient marseillais, alors pas la peine d’en faire un aïoli…

A force de perdre vos mots et votre précieux temps à la critiquer, je suis d’accord avec vous, Marseille vous n’avez rien à y faire et je suis même étonnée que vous soyez encore là, après un tel dégueuli de haine envers la ville et ses habitants. A votre place il y a longtemps que j’aurais fui ventre à terre ! Je suppose que personne ne vous a confisqué vos papiers, Marseille est en France et on n’y retient pas les gens de force. Les quatre continents vous tendent les bras ! Allez ailleurs massacrer d’autres villes, d’autres gens… Tiens, au hasard, les corses par exemple ? Je vous sens très en forme pour vous y atteler… Donc, cassez-vous, comme vous dites si élégamment…. Au fait c’est bien vous qui parliez de la vulgarité des marseillais ? Auraient-ils déteint sur vous, ces marseillais infréquentables ?

Signé Bipède local estampillé pur aïoli. Juin 2014.


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