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Commentaire de asterix

sur Brésil 2014 : il y a quart de finale et quart de finale...


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asterix asterix 5 juillet 2014 12:54

Une dernière avant de partir voir le match au bistro belge de Vientiane. Elle date du 10 juin 2010 ( Mondial en Afrique du Sud ) où j’avais répondu sur Avox à un de nos auteurs s’étant fendu d’un article intitulé « le foot et la politique » la logorhée suivante. On peut changer noms et pays, elle n’a pas perdu une ride :

20 heures, les caméras du monde entier sont braqués sur, disons Prétoria, tiens ! Le public délire - avec le prix des places, vous pensez ! Dans un brouhaha du tonnerre, 11 bleus fiers d’un qualification jour de gloire occupent le côté gauche. Onze bleus plus clairs, plus célestes sont à droite. L’arbitre, l’homme en noir, est blanc. Le public aussi, il y a plus de noirs sur le terrain que dans les gradins - toujours le prix des places !
20 heures 01, le match a été retardé pour placer la dernière pub BP ( mettez un tigre dans votre moteur ) Coup d’envoi. Bataille rangée au milieu du terrain. Les plus vicieux s’en sortent bien, ils cognent. Toutes les caméras ont saisi la dizaine d’agressions mais la morale sportive est sauve. Première carte rouge, le coupable sort la tête ensanglantée suite à un coup de boule, il avait traité son adversaire de fils de pute ! Horreur, c’est un bleu. Domenech prépare déjà son communiqué de presse pour expliquer la défaite qu’il sent venir.
Fin de première mi-temps, le score est maintenant d’un exclu partout, la morale sportive est sauve.
Sarko a fait le déplacement, il explique les règles du jeu à Carla qui ne comprend que dalle à cet engouement qui n’a pourtant rien de politique.
Etant dans le secret des dieux, nous écoutons ce qui se dit dans les vestiaires. Les bleus réclament plus de pognon, Domenech réclame plus de bleus. L’entraîneur céleste engueule ses joueurs qui ne pratiquent pas le karaté en ligne, attention aux hors-jeux !
 
Seconde mi-temps, l’arbitre siffle et voilà qu’il se met à pleuvoir. Serait-il un sorcier ? Où est le truc ? Dans le foot, y’a toujours des trucs.
Henry n’est toujours pas remis d’avoir dû brandir le drapeau du fair-play. Il est remplacé mais son remplaçant a oublié ses godasses au vestiaire. Peu importe, improvisation de deux minutes, un bleu s’écroule sur le terrain. Les civières pin-pon ! pin-pon ! se précipitent. Miracle, il se relève, le remplaçant a enfin trouvé ses godasses.
Nouvelle carte jaune aux bleus célestes, leur arrière central a traité l’arbitre d’higo de puta !
Comme s’il ne le savait pas...
Et le match dans tout ça ? On en est à la trentième faute nécessaire. 16 à 14 pour les bleus célestes, Domenech commence à la trouver verte !
Sarko explique la chose à Carla. Elle répond qu’il y a encore bien plus d’actes de violence dans les banlieues, elle a enfin compris. Le Président uruguayen, fâché et élu démocratiquement, explique à l’oreille de Sarko qu’il n’achètera pas les soixantes tonnes d’armes pour sa police, cela commence à tourner mal.
Sur le terrain, on se passe, se repasse la baballe et les chiens policiers se demandent pourquoi eux n’y ont pas droit, ils en feraient un bien meilleur usage. Il pleut de plus en plus. Par rafales. Normal, l’arbitre arrête continuellement le jeu. Fautes nécessaires 40 partout. Qui prendra l’avantage ?
Les deux équipes jouent le chrono, c’est tout aussi insipide qu’un match de criquets, les pauvres à l’extérieur du stade les ont tous mangés.
89ème minute de jeu. Penalty inexistant pour la France. 10 joueurs se précipitent pour le tirer. Domenech désigne le onzième. Mieux vaut ne pas dire qui, il le tire au-dessus. L’arbitre n’ose pas faire recommencer le tir, la corruption serait trop flagrante.
Dégagement de Yapafoto, le keeper. La balle voyage, entre dans le grand rectangle. Merde, notre numéro 5 glisse sur une peau de banane et touche malencontreusement le ballon de la main. Nouveau penalty, beaucoup moins favorable à nos couleurs. Un grand zouave qui gagne 4 millions d’euros par an à Manchester United et qui n’a même pas de quoi se payer un rasoir regarde notre keeper dans les yeux, place le ballon sur le point fatidique, feint de tirer à gauche et envoie une fusée plein la lucarne. A droite la fusée, comment eut-il pu en être autrement ?
1 - 0 pour l’Uruguay, la France vient d’égaliser !
.

Là-dessus, j’me tire. Mieux vaut en rire, mes pleurs seront pour ce soir...

Allez le Costa-Rica !


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