Il y a quand même une tendance latente à la déresponsabilisation.
Nous sommes dans une société en pleine mutation et personne n’ ose l’ évoquer par souci de ménager la chèvre et le chou, chacun voulant préserver ses intérêts et son pré carré.

Les réformes incessantes qui se suivent les unes après les autres n’ ont jamais apporté grand chose à ceux qui vont eu charbon, que ce soit dans l’ éducation nationale ou ailleurs et cela ne risque pas de changer tant que les individus n’ ouvriront pas les yeux.
C ’est facile et lâche de jeter l’ anathème sur l’ autre, quel qu’ il soit.
Ceux qui auraient le pouvoir de changer un tant soit peu les choses ne sont intéressés que par leur propre intérêt.L’ intérêt général est un concept totalement rangé aux oubliettes.

Je connais une dame habitant dans ma rue qui travaille dans un collège rural avec qui j’ échange fréquemment au sujet de thèmes et d ’autres.
Elle me dit que dans son établissement, pourtant bien tranquille, il y a de plus en plus d’ élèves-français- qui sont totalement incontrôlables parce qu’ il n’ y a absolument plus aucun moyen de pression ni pour les enseignants, en bout de chaîne, ni pour la direction dont les mains sont de plus en plus liées.

Leur mot d’ ordre est le suivant : surtout pas de vagues et surtout ne pas donner à l’ extérieur, l’ image de problèmes.Les conseils de discipline dans son établissement sont donc extrêmement rares.Il est demandé aux chefs d’ établissement de faire en sorte que leur établissement affiche un bon taux de réussite, ce qu’ ils réussissent à faire en principe par des subtilités.Par exemple, donner des notes de vie scolaire pour augmenter les moyennes, ne pas noter trop bas à tel point qu’ il existe des commissions d’ harmonisation des notes au baccalauréat pour remonter des moyennes de façon à ce que le taux des 80% de réussite soit atteint.

Ces procédés malhonnêtes cachés à la population ont une effet extrêmement pervers.C ’est celui de repousser toujours le problème plus loin au lieu de le résoudre en amont.
Il ne faut donc plus s’ étonner alors du taux élevé du chômage des jeunes puisque les employeurs, qui ne sont pas dupes, rechignent à employer des jeunes qui savent à peine s ’ exprimer ou écrire dans un français correct.
Les jeunes sont ainsi obligés à poursuivre des études post- bac durant cinq voire six ans avant d’ avoir une chance de réussir un concours pourvu il y a des décennies par des gens qui obtenaient le baccalauréat lorsque celui-ci n’ était pas encore dévalorisé.

Mais cet état de fait cache aussi un autre but : celui de repousser l’ âge d’ entrée de la vie active des jeunes toujours plus loin pour, à terme, payer des retraites moindres, paupérisant une frange toujours plus importante de la société.
Il n’ est déjà plus inhabituel en 2014 de constater que certains retraités n’ arrivant plus à joindre les deux bouts se retrouvent à retravailler après 65 ou 67 ans , rognant encore un peu plus sur la possibilité pour les plus jeunes d’ entrer dans la vie active.

Sans vouloir verser dans le misérabilisme ni exonérer certains de leur responsabilité personnelle, il faut néanmoins prendre en compte la précarisation et la paupérisation d’ une couche de plus en plus étendue de la population.
Ces manques de repères (ou de culture...), d’ éducation et de vision à long terme poussent les personnes les plus fragiles de la société à considérer celles auxquelles elles font face dans leur vie de tous les jours comme les responsables potentiels de leur mal-être,ce qui est évidemment totalement infondé.