Votre tribune est intéressante, mais vous n’embrassez qu’une part du réel.
Dans la crise du monde contemporain, il y a probablement plus de réponses à trouver chez Proudhon que chez Marx.
Nous faisons face au problème suivant :
1 - La répartition de la richesse est de plus en plus inégalitaire.
2 - La production de richesse stagne ou décroit, conséquence du point 1.
(pas besoin de se plonger dans des équations, tout le monde comprend que le millionnaire ne peut pas manger 2 000 pizzas à chaque repas, acheter 200 Frigidaires, ou utiliser 20 voitures à la fois).
Les économistes honnêtes, et il en reste (Sapir, Lordon, etc...), cherchent à résoudre le point 2 en proposant de corriger le point 1, afin que nous consommions par exemple plus de pizzas, de frigidaires et de voitures, mais aussi que nous soyons de plus en plus nombreux, suivant l’axiome : « Plus, c’est mieux ».
Problème : la planète ne peut pas supporter le niveau de production actuel de pizzas, de frigidaires, de voitures, et encore moins une augmentation de cette production. Pas besoin d’équations là non plus, il suffit d’ouvrir les yeux. On en arrive donc au point 3 :
3 - Il faut que la production stagne ou régresse, c’est un impératif de survie de l’espèce.
Nous allons donc devoir changer de modèle, nous détacher de l’avoir, pour nous focaliser sur l’être. Et voici que Proudhon, qui apparaissait complètement dépassé au XXème siècle, redevient pertinent (Piketty, on s’en fout, pas besoin de statistiques fouillées pour constater que les inégalités de patrimoine et de revenu ont explosé depuis 30 ans, il suffit d’ouvrir les yeux).