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Commentaire de Darkhaiker

sur Sécularisation, déchristianisation, fin du religieux


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Darkhaiker Darkhaiker 6 juillet 2014 18:27



Ce n’est pas la fin du religieux ni une déchristianisation complète qui est escomptée, mais une sécularisation totale qui est visée, comme d’ailleurs vous le montrez remarquablement bien, et dont on ne peut que vous remercier en saluant votre courage de « sortie » dans l’arène, une arènes si proche de celle des premiers chrétiens, comme si les temps modernes ne faisaient finalement que parachever le travail, après récupération totale de la vitalité et de l’énergie (au sens non-bergsonnien du terme) du fait religieux universel et éternel – pour quelques temps comptés encore.


L’objectif est bien, comme vous le dites à votre façon, de récupérer le bébé sans l’eau matricielle du bain, cette sorte de salissure biologique du croyant brut de décoffrage, et de blanchir un peu sa foi du charbonnier pour un commerce effectivement pas très ragoûtant.


Mais il est à douter que ce soit là la première tentative ou occasion de récupération et de remplacement, la religion chrétienne étant tellement plastique dès qu’on la dépouille de sa maigreur musclée d’origine en l’engraissant aux idées modernes des lupanars intellectuels de toutes obédiences depuis les romains « constantins », très constants en effet.


L’indignation fidèle doit partir des vérités qui font mal : Bernanos, par exemple, en ramena quelques unes dans ses filets, sans pour autant, dans sa terrible lucidité, absoudre totalement Luther dans son apocalyptique révolte au nom d’un retour aux sources sans doute machiavélique ment téléguidé, déjà, en coulisses, contre le Christianisme de l’Évangile, puisque le libre arbitre indigné d’un moine en colère ne pouvait aboutir qu’à la pire des défaites d’un Évangile inévitablement amalgamé et assimilé par la suite aux pire corruptions du pouvoir pontifical et clérical, aujourd’hui bourgeois « fonctionnaire de Dieu » .


Comme vous le dites encore très bien, il était très rentable de tout récupérer pour tout usage marchand, discret d’abord, puis de plus en plus sûr de lui – par ses œuvres remarquables, ses avancées saluées par tous ou presque, finissant, dans ce Noël sur terre pour les élus d’une si céleste et réservée cité terrestre, par une science moderne dont les vertus théologales étonneront les plus incrédules, les plus athées et les plus matérialistes.


La fin de l’histoire religieuse fut programmée dès le XIXème siècles, nous sommes « enfin » parvenu, depuis la Guerre de Trente Ans, au stade des essais et des expérimentations de masse sur un plan mondial – au nom d’un Christ si ouvert au mal qu’il accepterait le Diable lui-même comme treizième apôtre à sa table, ou mieux comme sa doublure de remplacement pour son retour annoncé. Encore quelque réglages et l’opération, dans le silence génocidaire requis, pourra commencer, avec l’accord de tous, à commencer par les premiers « crustacés » concernés. Mais on sait que le Christ lui-même avait annoncé les temps qui nous arrivent avec une si infernale douceur. Patience dans l’azur.


Contre cette mort sous morphine perfusée, une nouvelle chevalerie de l’esprit doit se lever, sans haine ni sentiment de supériorité, et avancer uniquement par l’épée de vérité, qu’aucune goutte de sang ne doit salir, dans une non-violence où la barbarie moderne ne peut que se noyer. Le sable et le soleil du désert ont toujours été une limite, que ce soit pour les machines ou pour les cerveaux – même climatisés.


Une chevalerie errante et virtuelle de moines laïcs, invisibles comme une certaine Église – celle qui fait les saints et les justes ordinaires – animés le seul respect du vrai et de la mesure de ce vrai, en toute humilité, en toute conscience de la fin qui vient et de l’enfance qui se lève, très loin de l’intellect pur des propagandes parfaites. Une chevalerie posthume, insaisissable, invendable, transparente et instinctive, « informe » comme le furent les premiers à affronter les fauves romains, avec cette seule force de la foi, celle qui fait entrer droit dans les yeux de la mort immortelle et douce la flamme des cœurs purs, chrétiens ou pas, depuis le début.


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