Philippe
Vous n’êtes pas raisonnable. Vous me demandez de mettre fin à notre
échange mais, en même temps, vous répétez votre énorme contradiction.
Vous illustrez bien celle de toute la gauche qui, sanctionnée dans
les urnes pour ses dérives, croit n’avoir d’autre solution que d’avancer
toujours plus dans le mépris de la laïcité et du devoir des responsables
républicains de la faire respecter : ces jours-ci encore à la mairie de Paris.
On se croirait ici, parfois, devant le « mur des cons » du
Syndicat de la Magistrature : un père dont la fille a été assassinée ne sait
pas exprimer son chagrin de manière
politiquement correcte, il mérite donc
d’être épinglé sur le mur.
Il n’y a pas, sur ce mur, une proclamation selon laquelle on ne
devrait pas avoir du chagrin quand sa propre fille est assassinée, non, le mur
exprime seulement qu’il faut savoir le faire « de la bonne manière »,
sinon on est un con...
On en est là pour des magistrats militants dont j’ai approuvé explicitement l’état d’esprit, il y a quelques
années, quand ils proclamaient vouloir une Justice qui traiterait les
justiciables sans considération pour leur appartenance de classe.
Je les approuve toujours quand ils mettent cette conception en
application (et chacun sait qu’il y a des domaines où c’est en ce moment le cas).
Je m’insurge quand ils condamnent dans la tricherie idéologique, avec l’aide de
journalistes intellectuellement paresseux ou/et qui ont de la laïcité une
conception peillonnesque : une machine de guerre pour détruire le catholicisme,
la moins violente des trois plus
grandes religions monothéistes.
J’exprimais un engagement semblable quand je manifestais dans la rue
avec les opposants à la destruction, sous prétexte de résistance à
l’homophobie, du mariage porteur de sens. Sous prétexte, aussi, du prétendu
progrès que constituerait le droit de faire faire des enfants en éliminant dès
la conception le père ou la mère.
Je ne vais pas chercher ce que j’exprime ici dans ce que vous
qualifiez de groupuscule Riposte Laïque. Là, j’exprime librement mon opposition,
sur ce point, à d’autres qui expriment la leur tout aussi librement, et je le
fais sans gêne en approuvant la musulmane Farida Belghoul.
Reprenez-vous, Philippe. Abandonnez cette stupide et flagrante
contradiction qui vous conduit à demander la condamnation de démocrates
républicains pensant comme vous que
l’islam est dangereux mais qui, selon vous, l’expriment mal en résistant concrètement à
l’envahissement du pays par cette religion et en disant publiquement leur crainte qu’il ne soit un jour plus
suffisant de résister par les seuls moyens pacifiques.
Quand ces moyens sont détruits - pour racolage démagogique et
électoraliste, disons clairement les choses - par ceux qui devraient les
protéger et les utiliser,
l’inquiétude et son expression sont tout
à fait légitmes.