Tu fais des confusions, Alinéa. Si tu veux philosopher, il faut te placer au niveau des concepts (le sens, les notions) et non au niveau des mots. Comme je te l’ai dit, par exemple, liberté et licence sont deux concepts différents ; mais de façon usuelle on parle de liberté pour le second et à tort). La première notion se dit toujours au singulier, c’est un absolu. Cette première notion renvoie à l’Humanité (l’être humain, sa nature) ; la seconde à l’humanité (en tant que masse ou société). Bien des intervenants n’ont aucune conscience de la Liberté ; pour eux, elle se limite à la question de la licence.
Je ne dis pas cela pour te faire la leçon. Simplement, si on n’est pas sur le même plan, on ne peut que se mécomprendre, un peu comme si l’on parlait deux langues étrangères.
Au sujet de ce que j’ai dit, il me semble que c’est le sens de l’Homme. Des techniques ont été élaborée pour ressentir cette sensation fugitive, des ascèses ont été développées (le yoga, le tantrisme, etc), des arts aussi (les derviches tourneurs, par exemple). C’est cette sensation que tu ressens dans la transe. Et c’est aussi ce que l’individu moderne recherche aussi, je crois, à travers des activités comme le sexe ’débridé’*, la prise de stupéfiants, etc : tout ceci vise à une suspension momentanée de la fonction ’raison’ (c’est une quête vaine parce que l’individu moderne est très pauvre spirituellement ; par exemple, dans la sexualité, c’est un tenant acharné de la mécanique et de la performance. Pour lui, le stupéfiant, c’est être raide ; alors qu’il n’est pas une fin mais un simple média, comme un tapi volant devant emmener ailleurs, littéralement ’transporter’. Mais bref.)
*ce mot veut dire ce qu’il veut dire.