Bonjour, Spartacus.
Au delà de nos divergences fréquentes, j’ai approuvé cet article en
modération car il soulève un vrai problème de notre société, trop souvent
ignoré par nos concitoyens, ou évacué dans des commentaires psychorigides sur
fond de lutte des classes.
Etre patron d’une entreprise, d’un commerce ou ’une exploitation agricole
expose en effet à beaucoup de stress et à une angoisse de l’avenir exacerbée
par les difficultés qui surgissent en période de crise et par une solitude de
fait qui peut être géographique pour les agriculteurs, ou décisionnelle pour
les petits patrons. Ne pas vouloir reconnaître cela, c’est se voiler la face.
Pour autant, il convient également de ne pas se raconter d’histoires. Parmi
les commerçants et les patrons, une part non négligeable s’est engagée dans
cette voie plus pour gagner de l’argent que pour exercer un métier par passion.
Et combien, parmi eux, mal formés ou trop avides, ont commis de grosses fautes
de gestion, au point de se trouver acculés ?
Le cas des paysans est évidemment différent car l’évolution du métier,
notamment chez les éleveurs, a fragilisé le tissu agricole au point de
précariser la plupart des petits exploitants dont certains exercent encore dans
ma propre famille. Mais là aussi, tous ne sont pas raisonnables : pourquoi
refuser ici de s’associer en Gaec pour sauver ce qui peut l’être ? et
pourquoi là (en fait presque partout !) s’être équipé de monstrueux et
très coûteux tracteurs de 180 à 300 cv là où un engin de 80 à 100 cv faisait le
boulot ?
Bref, beaucoup de fautes sont commises par une grande partie de ceux qui
travaillent à leur compte. Mais cela ne doit pas occulter le fait qu’une bonne
partie de ceux qui se suicident est victime de la conjonction de différents
facteurs : complexité administrative, rigidité bancaire, solitude de la
décision, et même problèmes de couple nés de l’organisation du temps de
travail.
La réalité n’est ni noire, ni blanche, mais grise, comme d’habitude !