Un suicide est un drame. Un suicide c’est d’abord un être humain qui n’en peut plus et qui
ne voit plus de solution à sa détresse. Je ne comprends pas les
commentaires de certains. Le patron était trop gourmand, nul en gestion,
imprudent, alors bien fait pour sa poire s’il en vient à se tirer une
balle en pleine tête, c’est ça ? Il n’avat qu’à pas être patron ?
Qui a déjà côtoyé un petit patron en proie à de graves difficultés financières ? Qui peut savoir les heures passées à imaginer des issues possibles sans en trouver une qui tienne la route ? Qui a déjà rencontré un patron qui a fait faillite ? Qui a déjà vu s’écrouler en pleurs un homme dans un tribunal de commerce au moment où on liquide sa boite ? Alors que sa femme l’a déjà quitté, qu’il sait qu’il ne pourra plus financer les études de ses gamins, qu’il sait qu’il n’a pas droit au chômage, qu’il croule sous des dettes qu’il ne peut plus rembourser, que sa maison va être saisie peut-être, qu’il n’existe plus socialement ?
Rien de commun entre un patron du CAC 40 et un « petit » patron. Le premier, qu’il ait merdé ou pas, partira avec un parachute doré, une superbe retraite et aura de toute façon mis suffisamment de côté avec ses actions pour ne pas craindre l’avenir. Le petit patron a mis toutes ses économies dans l’achat de sa boite. Souvent ce sont ses indemnités de licenciement d’ailleurs. Parce qu’il était chômeur avant, et que vu son âge, il a pensé qu’il valait mieux pour lui s’acheter un job au lieu de d’attendre une hypothétique embauche.
Je ne comprends pas pourquoi en France, quoi qu’il fasse, on regarde toujours un patron de travers, comme un vilain patron en fait et pas comme un homme. Même quand tout seul dans son bureau un soir, il sort son flingue. Parce qu’il n’en peut plus.