@ Ceri
Je n’étais pas au courant d’une censure à votre encontre en rapport avec ce thème. C’est vrai qu’être confronté impuissant à un tel choc, doit en secouer plus d’un et que pour ne pas sombrer, faire le choix de l’autruche, semble un rempart contre la folie des psychopathes.
Malheureusement, il ne faut pas se voiler la face, nous devons prendre notre courage à deux mains pour dénoncer l’horreur quand on y est confronté et plus généralement, tout faire pour protéger nos enfants en permanence contre ces prédateurs.
J’en parle en connaissance de cause puisque à l’âge de 16 ans, j’ai piqué le sprint de ma vie pour échapper à l’un de ceux-là.
(Après ça, plus rien ne vous fait peur, vous êtes vacciné contre les monstres)
Sur le coup, j’ai pensé que s’il m’attrapait, c’en était fini de mon existence. Ensuite, bien qu’éloignée de la procédure et procès lorsque cet homme a été arrêté -et jugé- (diligence de la police et excellente prise en charge pour m’écarter de tout ça, une chance qui ne tenait pas au hasard si j’ai juste vu un juge pour enfants...) on m’a quand même appris qu’il s’agissait en fait d’un trafic de prostitution qui enlevait « les blanches »(les mots exacts de l’époque) pour les envoyer en Algérie... (qui en profitait ? Y restaient-elles ou pas ? On ne m’en jamais dit plus et cela me suffisait, j’avais juste besoin de savoir que le type était en prison et qu’à sa sortie, il était de toute façon interdit dans mon département, qu’il ne m’approcherait jamais)
Il y a un peu plus d’un mois, un de mes fils qui se trouvait aux urgences, a vu arriver dans l’indifférence totale :
- une maman affolée, paniquée avec son petit garçon de 8 ou 9 ans (?) complètement hébété. Disparu pendant deux heures après s’être rendu au petit parc de son village, il ne savait plus où il habitait ni son nom, il se souvenait juste qu’un monsieur lui avait donné un verre d’eau parce qu’il avait soif ; après : le trou noir ! C’est la police qui l’ayant trouvé errant, l’a ramené. Amené au CHU pour examen, lui et sa mère ont été abandonnés à eux-mêmes, la pauvre femme devant raconter toute seule son histoire à qui mieux mieux face à un personnel bovin derrière sa vitre. Aucune prise en charge de sa détresse, pas d’intimité pour expliquer le drame, non il a fallu que toute la salle d’attente en profite... inutile de dire que mon fils en est sorti bouleversé, malheureux pour cette femme et son enfant.
Voilà, c’est ça la vie de tous les jours, on croit que les « faits divers » restent dans les journaux mais parfois, ils vous explosent à la figure.
Surtout continuez votre travail Ceri !