Ce que vous dites me semble assez juste et tant que les températures moyennes ne dépasseront pas tous les maximums des 5000 ans passés, il paraît difficile de conclure définitivement avec certitude.
Selon les données du graphique les principales différences significatives entre le réchauffement actuel et ceux du passés sont :
- la vitesse du changement, environ le double de l’optimal médiéval et le triple des autres
- l’accroissement du taux de CO2 (>30 % à ce jour) qui n’existe pas pour les autres
Mais je suis quand même d’avis qu’il est difficile de soutenir que des modifications de grande ampleur à l’échelle de la planète (et pas seulement de la composition de l’atmosphère) auraient des conséquences négligeables.
Ce dont il faut avoir conscience, c’est du caractère mortifère de la croissance économique car elle entraîne simultanément l’épuisement exponentiel des ressources et l’accroissement exponentiel des pollutions (dont le réchauffement climatique ne serait qu’une des facettes s’il est avéré). Nous avons désormais, l’ensemble des humains, une empreinte supérieure aux forces géologiques sur cette planète (par exemple le déplacement de matériaux - hors labourage des terres - suite aux extractions de toutes natures est plus important que l’érosion naturelle). Sachant qu’une croissance mondiale de 3% par an double tout ça tous les 23 ans combien de doublements notre système pourra-t-il encore supporter avant de s’effondrer sous ses propres miasmes et sa prédation sans limite ? Ma réponse qui est celle du rapport Meadows réactualisé il y a quelques années est : nous sommes déjà dans le dernier doublement.
Or ce qu’il y a d’intéressant au travers de la diminution des émissions de carbone c’est son aspect limiteur de croissance irrémédiable et même la seule manière d’y arriver car l’énergie est le carburant incontournable de la croissance. Donc que cela plaise ou non réduire l’empreinte humaine sur la planète passe obligatoirement par la réduction des émissions de CO2 même si ce n’est pas suffisant et nous en sommes déjà arrivés à un point ou c’est ça ou bien un désastre à moyen terme et sans même subir de réchauffement climatique. Je pense que l’épuisement relatif des ressources c’est à dire ne pouvant déjà plus alimenter suffisamment la croissance qui arrivera en premier et le désastre correspondant c’est la guerre pour le contrôle des ressources qui a été commencé avec les conflits pour le pétrole qui iront en s’aggravant et d’où aussi la ruée les gaz et pétroles de schistes suite au pic de production des gisements dits conventionnels.