Article remarquable de logique et de lucidité. La guerre fratricide israëlo-palestinienne en terre « sainte » est une clé de lecture explicative qui échappe aux sociétés laïques dont nous sommes issus en Europe. Les guerres de religions étaient -pour nous- dans les livres d’Histoire. Les religions sont redevenues omniscientes au XXI e siècle, y compris à l’intérieur même de l’Islam (Chiite/Sunnite). Les printemps arabes que l’on pensait être une émancipation des théocraties politiques ont remis au centre du jeu les carcans religieux par substitution aux réalités économiques et sociales et n’ont pas prises la tournure des sociétés démocratiques nées du XVIIIe siècle, c’est ainsi.
De même la référence talmudique d’Israël pour être reconnu comme Etat juif est dans le logiciel sociétal. Les légitimes manifestations pour permettre au peuple palestinien de retrouver ses terres contre l’intervention à Gaza entraînent bien souvent des références à l’Islam à l’intérieur des cortèges ; dès lors c’est fichu.
Ainsi le logiciel territorial est brouillé par le « supra-logiciel religieux » des communautaristes. Ce prisme inter/religieux vient vitrifier le conflit ce qui bloque de fait toutes les volontés d’une partition globale équitable. Israël fait passer le Hamas pour terroriste (alors qu’il s’agit d’une guerre de frontière et de libération) nonobstant que la racine est très profonde entre ces communautés. Les auteurs/agissants du conflit se nourrissent « culturellement » de l’efficience religieuse comme déterminisme fondamental. C’est une régression du XXI e siècle qui s’opère. Une espèce de retour à la barbarie au nom des peuples. « Le choc des civilisations » est plus que jamais d’actualité.
Pas de solution.