Nestor
C’est vrai que le message de Chaplin reste étonnamment moderne. Surtout parce qu’il s’attache et reste au niveau de l’humain. Une caméra à ras de terre, c’est bien plus percutant qu’en travelling, en plan général : Balayage de cartes, villes vues de haut, enjeux stratégiques. On en oublie que des gens crèvent.
Les politiques n’aiment pas ces plans d’enfants courant au milieu des ruines.
La manipulation ne parvient pas à éviter que les gens s’identifient stupidement, et surtout leurs gosses, à ces familles de misère, à ces gens amputés. Il reste bien sûr quelques radicaux que cela fera ricaner, tout en se réclamant parait il de dieu !
Faut il rire, ou pleurer, en évoquant ces monstres ?
« Le troisième homme » de Carol Reed, réalisé juste après guerre, est une sorte de second volet au dictateur. Ce film, resté étonnamment moderne, qui n’a pas vieilli d’un pouce, admirable dans le traitement, la musique et le tempo lancinant, traite du thème de la responsabilité et de l’engagement. Surtout du refus à suivre les hommes perdus, et qui se donnent toutes les raisons de s’égarer : « Qu’en avons nous à faire de toutes ces fourmis ! » Dit une de ces âmes damnés, à celui qu’il veut corrompre.
La scène se passe du haut d’une grande roue de foire qui tourne.....
Chaplin a pris beaucoup de risques pour faire ce film, en 40. Hitler aurait pu très bien envoyer un tueur se défaire de cet emmerdeur !
Peut être qu’on pourrait imaginer un remake du « kid », aujourd’hui, dans les rues de Gaza, avec son pauvre père adoptif, vitrier colporteur de son état !
Pas sûr qu’il aurait du boulot !
Les Gazaouis n’en sont plus à penser à leurs vitres brisées !