- Encore une fois, le problème n’est pas pour ou contre l’homéopathie, c’est la façon dont on agit pour contrôler les citoyens et les obliger à suivre une pensée médicale unique qui est contestable. Le respect des règles de débat et de procédures est une garantie FONDAMENTALE pour TOUS les citoyens.
- Si on veut criminaliser près de la moitié des Français (et leurs médecins homéopathes) parce qu’ils utilisent peu ou prou l’homéopathie, il faut le faire OUVERTEMENT : interdire carrément OFFICIELLEMENT cette méthode. Je souhaite beaucoup de persévérance à ceux qui s’y exerceront.
- Dans mon livre « L’Information responsable », je cite Pierre Cornillot, fondateur de la faculté de médecine de Bobigny, créateur du département universitaire des médecines naturelles (Dumenat). Il explique la méfiance de la science actuelle à l’égard des médecines nouvelles par le modèle déterministe qui l’anime :
- « En médecine, aujourd’hui, le discours dominant fait référence à un ensemble paradigmatique qui privilégie les représentations mécanistes et matérialistes de l’être humain, et qui linéarise causes et effets selon une démarche déterministe et causaliste. Ce modèle a pu rendre compte d’une partie de la pathologie, notamment infectieuse, et il a favorisé une démarche thérapeutique presque exclusivement centrée sur la consommation de médicaments. Mais ce modèle n’est pas valide pour l’analyse de nombreuses affections, des plus bénignes aux plus graves, qui impliquent dans leur développement et dans leur traitement une multitude de facteurs agissant entre eux selon des règles aléatoires qui sortent du champ d’un déterminisme quelconque. Il est aisé de comprendre que les médecines qui ne se réfèrent pas explicitement à ces approches ne peuvent pratiquement trouver ni place ni justification par l’usage de ce modèle. La suite logique d’une démarche scientifique authentique voudrait que l’on change de modèle et non que l’on dénie à ces pratiques toute valeur sous prétexte que leur analyse n’est pas véritablement possible à l’aide de la modélisation en vogue. »
(Dans « Qui décide de notre santé ? Le citoyen face aux experts », ouvrage collectif, La Découverte & Syros, Paris, 1998.