@ bibou1234
Je suis pratiquant, la première fois c’était 4 mois d’affilée, une sorte de tabula rasa, de nettoyage. Sous un mode un peu différent et pour déterminer des choses qu’on ne trouve point dans les livres. A travers la permaculture, j’avais effleuré l’influence du cosmique sur le vivant.
La différence entre le mode nomade chasseur-cueilleur et le mode sédentaire, c’est que dans le premier temps l’homme en suivant les mouvements de gibier par la force des choses suivait les ondes. Quand on reste un temps dans la nature, des changements psychiques et physiologiques finissent par survenir : concernant l’alimentation (des prises multiples tout le long du jour, en lieu et place des trois repas/jour), le sommeil (je me demande si l’homme n’est pas un animal semi-nocturne), les sensations (modification de l’audition et du goût, en particulier). La pensée à travers ses contenus ; les premiers jours, l’esprit est un peu hystéro, on remue toutes les foutaises dont la tête est pleine ; puis une sorte de vide s’installe (j’appelle ça le ’silence’).
Cela m’arrive régulièrement, j’appelle cela ’faire un tour de brousse’ à part moi. Au bout de 4 mois, retrouvant la ’civilisation’, je ne parvenais à m’endormir du fait du silence dans une chambre : impression d’être dans une tombe.
La plus belle musique que j’ai entendu, c’est là : le bruit de l’eau d’un ruisseau qui s’écoule, la plainte infinie de la mer, le chant du vent, toujours variable. Et la contemplation du ciel.
Il se trouve qu’hier j’étais dans un bel endroit et que je ne pus m’empêcher de songer : comment cela devait être magique pour celui qui découvrit le premier cet endroit, ces rivières, ces falaises. Sans routes, sans maisons, sans touristes. Le plus triste étant qu’il y a peu d’animaux.