Mille excuses, j’avais zappé votre lien. J’ai donc lu votre article... ce qui ne change rien à mon point de vue, pour les raisons ci-après :
. « ... l’agriculteur de produits vivriers, premier opérateur privé du marché. » - Il en a été ainsi partout depuis que le monde et surtout l’agriculture existent et non pas seulement depuis les indépendances.
. « ... les Pays en voie de développement .... ont mis en place des stratégies ... », « En théorie, ces organismes devaient ... » - Il s’agit là, selon moi, de pratiques s’apparentant à tout ce qui s’oppose à la sélection naturelle et rappelle ce que j’appellerai « l’aide à l’américaine » ; pavée de bonnes intentions mais un peu trop oublieuses de la nature humaine (chez les donateurs comme chez les récipiendaires). Nous pouvons le regretter ou non, mais nous sommes condamnés à faire notre bonheur (et notre malheur), d’abord par nous-mêmes.
. « Si ces organismes avaient eu des stratégies commerciales vertueuses et avaient été rentables, ... » - Vous mêlez me semble-t-il un peu facilement la vertu au commerce, à la manière dont d’autres voudraient introduire la morale en politique. C’est omettre que le commerce est avant tout un échange dont l’un des protagonistes entend tirer le plus possible de ce qu’il offre, quand l’autre n’a qu’un objectif : payer le moins cher possible ce qu’il convoite. Ceci étant valable à tous les niveaux de la société, sur tous les marchés, individuellement comme collectivement.
Là sont les raisons pour lesquelles d’aussi généreuses entreprises sont tôt ou tard condamnées à à n’être rien d’autre que l’effet de la compassion des nantis à l’égard de ceux qui ont eu le malheur de naître pauvres et sont structurellement condamnés à continuer de se multiplier dans la pauvreté. Et c’est là qu’est le caractère abominable de la pyramide sociale, que seul la maîtrise démographie est susceptible de réduire (et non pas d’éradiquer).