Faire du pain c’est réaliser un processus d’alchimie....
Il y a les ingrédients, le matériel, le savoir faire du boulanger mais aussi autre chose qui fait qu’avec les même ingrédients, le même matériel et le même savoir faire on n’obtient pas le même résultat...
C’est quasi métaphysique... une symbiose qui se réalise entre le pâton et l’homme et qui fait la différence au palais. Ce petit quelque chose qui transforme la matière brute en délice qui vous ravit les papilles, parfois jusqu’à l’extase...
Comme on rate sa mayonnaise, on peut rater son pain ! On m’avait un jour promis monts et merveilles à la dégustation d’un pain poilâne... Il n’en fut rien...celui ci venait pourtant d’être livré de l’atelier à son dépôt à Neuilly... un pain voyageur en quelque sorte !
Un peu je lui prêterais des oreilles, un sixième sens aussi à ce pain en devenir... qui s’imprègnerait de l’atmosphère du lieu ou il se transforme, sensible au stress ambiant, aux attentes que l’on projette sur lui..
Qui encore s’émerveille de ce processus de transformation du vivant (le levain), par la transmutation de la pâte en boule gonflée pleine de vie... ?
N’appelle t’on pas le levain initial la mère ?
Y’a t’il encore place dans ces grandes chaînes de boulangeries ou le temps (qui n’est plus qu’argent ) est compté et le pain réduit à un vulgaire produit de base ; pour la satisfaction du travail bien fait ?
Qu’est ce qu’un bon pain si ce n’est de bons produits, un savoir faire qui exclut la précipitation, et un complément d’âme ?
Heureux celui qui déniche la perle rare...