Bonjour Katherine,
A l’heure où vous écriviez vos messages, il y a longtemps que j’étais dans les bras de Morphée. Je salut votre effort de rédaction, c’est un résumé de cours qui aurait également pu faire un article.
Juste une chose à rajouter pour complexifier encore un peu plus le fonctionnement électrique et chimique du cerveau que vous décrivez. Ces deux systèmes (électriques et chimiques) sont également complétés par un troisième qui est électromagnétique et il semblerait que ce soit cette triple intrication qui détermine nos états de conscience.
Cependant, concernant les ondes cérébrales, je suis totalement profane et si ce n’est de dire que c’est également une voie de recherche explorée depuis des années par des agences gouvernementales telles que la CIA, entre autre, je serais bien incapable de savoir par où commencer pour aborder le sujet (à ce titre, si vous avez des liens où tout autre chose, je suis preneur).
Pour répondre à vos questions : « Quelle différence faites-vous entre psychopathe et psychotique ? Considérez-vous les borderlines ou troubles limites comme des psychopathes et pourquoi ? Ces notions ne sont pas claires pour moi. »
Je dois vous avouer que ces notions notions ne sont pas claires pour de nombreux spécialistes également. Et le pire, c’est que je ne m’estime pas en être un, mais je vais essayer de résumer en quelques lignes la vingtaine d’articles que j’ai écris sur le sujet (LOL !).
Mais avant, il y a un truc absolument essentiel à comprendre : c’est que la psychopathie est tout à la fois un trouble, un état pathologique, un dysfonctionnement, ou une « anormalité » (appeler cela comme vous voulez) ET, aussi et surtout, un processus ou mouvement. Certains ne voient que l’état pathologique (c’est surtout le cas des victimes) et ignore le mouvement, d’autres beaucoup, beaucoup plus rares (cela semble être le cas de Tall) ne voient que le processus (mouvement ou dynamique) et négligent, nient ou réfutent la pathologie.
Si vous n’avez pas en tête ces deux choses, vous ne pouvez pas comprendre la complexité de la psychopathie.
Sur le mot psychopathe : il provient bien de la psychiatrie, non pas asilaire, mais carcérale. C’est d’ailleurs probablement pour cela qu’il n’est pas reconnu dans la profession psychiatrique et n’est pas présent dans le DSM. Enfin, il existe un débat chez certains professionnels pour connaître la différence entre pervers et psychopathe. Or ce débat est un débat qui n’a pas lieu d’être : c’est la même chose vue sous des angles différents (dans l’un de mes articles, j’ai cité le Pr J.-P. CHARTIER, spécialisé dans l’aide aux adolescents en difficulté.
Par ailleurs, le psychopathe désigne plusieurs types de personnalités. C’est-à-dire que la psychopathie va essaimer plusieurs types d’individus que l’on classera en différentes catégories selon les grilles de lectures choisies. Hier, le psychopathe n’était que le délinquant criminel qui fait le bonheur des scénaristes hollywoodiens, mais de nos jours on distingue le psychopathe primaire du psychopathe secondaire, le psychopathe « successful » du psyshopathe « unsuccessful ». Ce dernier est celui qui s’est fait arrêté et que l’on étudie dans les prisons, alors que le premier est celui a réussi son adaptation sociale et que l’on commence à peine à étudier du côté nord américain.
Mais en France nous avons une théorie qui a étudié ce genre de personnalité depuis plus longtemps que nos voisins outre-Atlantique. C’est celle de la perversion narcissique. Toutefois, les deux approches se complètent plutôt remarquablement bien. Si vous entendez des professionnels vous dire que ce n’est pas du toute la même chose, demander leur simplement de vous définir ce qu’est le mouvement pervers narcissique et s’ils ne peuvent vous répondre (et ils y en a peu qui vous répondront) passer votre chemin.
Tout comme la psychopathie, la perversion narcissique désigne tout à la fois une pathologie et un mouvement. Comme cette description est bien plus complète que celle de la psychopathie, c’est par sa description que je continuerais. Mais tout d’abord un petit résumé :
. Psychopathe et pervers = bonnet blanc et blanc bonnet (nous comprendrons pourquoi plus loin) ;
. Psychopathe « successful » (ou primaire, parfois aussi appelé « sympathique ») = pervers narcissique ;
. Psychopathe « unsuccessful » = déliquant.
La définition de l’inventeur du terme de perversion narcissique (P.-C. RACAMIER) est la suivante (je n’en connais pas de meilleure et il n’y pas besoin d’aller chercher midi à quatorze heure pour la définir, car tout y est déjà) : « Le mouvement pervers narcissique se définit essentiellement comme une façon organisée de se défendre de toute douleur et contradiction interne et de les expulser pour les faire couver ailleurs, tout en se survalorisant, tout cela aux dépens d’autrui et, pour finir, non seulement sans peine, mais avec jouissance. » Quant à la perversion narcissique proprement dite, elle consistera dans l’aboutissement de ce mouvement : « sa destination, pour ainsi dire », précise RACAMIER qui en donnera son ultime définition dans son « Cortège conceptuel » (1993) : « La perversion narcissique définit une organisation durable ou transitoire caractérisée par le besoin, la capacité et le plaisir de se mettre à l’abri des conflits internes et en particulier du deuil, en se faisant valoir au détriment d’un objet manipulé comme un ustensile ou un faire-valoir ».
Que dit d’important RACAMIER dans ces définitions ???
R. : Que la perversion narcissique est une défense.
Qui est pervers narcissique dans sa définition ?
R. : Le mouvement ?
Pourquoi alors attribuer le terme de pervers narcissique a un individu ?
R. Parce que c’est tout simplement un besoin humain fondamental que de nommer ce qui nous fait souffrir. En l’occurrence ici la personne qui utilisera les mécanismes de la perversion narcissique pour expulser chez un autre ses propres conflits internes. C’est le principe de la réification, mais c’est un principe vital à l’homme qui ne peut survivre sans quête de sens.
Maintenant, que sont les mécanismes pervers narcissiques ???
Là c’est toute une sacré histoire, car cela inclus tous les travaux de P.-C. RACAMIER et rien que pour mieux faire comprendre sa théorie, il a fait paraître une dictionnaire entier uniquement pour définir les néologismes qu’il a inventés pour mieux décrire le fond de sa pensée.
Bien que s’appuyant sur la psychanalyse, sa théorie prend en considération l’homme comme un tout dans son environnement, ce que ne fait pas la psychanalyse (elle dit qu’elle le fait, mais c’est faux). C’est-à-dire que sa théorie décrit les processus du « dedans » du « dehors » et les relations entre « dedans » et « dehors ». Autrement dit, sa conceptualisation est triadique et non pas dyadique. Ce à quoi certains la limite. A ce titre l’exemple du fonctionnement cérébral est assez parlant : électrique, chimique et électromagnétique.
Ceci dit la perversion narcissique est une défense qui permet à celui qui la met en œuvre de se protéger des psychoses. Les mécanismes de défenses du pervers narcissique sont des mécanismes psychotiques sauf qu’à la différence du psychotique, le pervers narcissique ne délire pas (il y a des nuances à apporter à cela, il faudrait plutôt dire que le pervers narcissique ne semble pas délirer... trop long à détailler).
Ainsi, la différence entre psychose et perversion narcissique (psychopathe) est d’ordre dimensionnelle, un pervers narcissique qui décompense peut très bien entrée en psychose (c’est d’ailleurs ce qui arrive lorsqu’il perd son « portefaix » - néologisme de RACAMIER, où sa proie chez qui il va exporter ses symptômes).
Voilà pour la question concernant la différence entre psychotique et psychopathe.
Au sujet des borderlines... (je commence à tirer la langue là ! Et compte tenu de la longueur du message, ne m’en veuillez pas si vous trouvez des erreurs de syntaxe ou des fautes, j’ai pas le courage de me relire).
Théoriquement il existe deux structures de la personnalité, les névrosés et les psychotiques. Par la suite, BERGERET a ajouter une troisième structure intermédiaire qu’il a appelé état limite ou borderline.
Il est vrai que les borderlines sont des hypersensibles, mais tous les borderlines ne font pas usage de mécanismes pervers narcissiques. Et vous faîtes bien de dire que « le PN est totalement désinvesti du domaine affectif, alors que le borderline semble y être surinvesti. » En fait, c’est chez les borderlines que l’on trouve le plus de p.n. et sa victime favorite car tout deux ont connu un même problème (la gestion des émotions) en y apportant deux solutions radicalement opposées.
Bon, j’ai abrégé sur le coup, mais compte tenu de vos commentaires précédents, je pense que vous saurez faire.
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