Le Maroc n’est pas le seul pays arabe à s’inquiéter des progrès de l’EI. Il y a eu ces derniers temps des mouvements de troupes en Jordanie, à sa frontière avec l’Irak ; on y craint à juste titre des infiltrations de jihadistes.
Les Egyptiens essaient aussi tant bien que mal de contrôler les mille kilomètres de leur frontière avec la Libye. Des jihadistes ont fait sauter ici et là les poteaux de lignes de transport d’électricité, à seule fin de créer un chaos qui pourrait être favorable aux ambitions du Califat.
Les opinions publique occidentales sont un peu décérébrées par une presse qui ne rend pas compte exactement de la situation, quand elle ne la travestit pas purement et simplement, comme c’est le cas en France depuis plus d’un mois.
Les chancelleries, en revanche, ont désormais parfaitement compris qu’il n’y avait aucune différence à faire entre Boko Haram, le Hamas et l’EIIL. C’est ce qui fait que le Hamas n’est plus guère soutenu que par l’islamo-fascisme au pouvoir en Iran ou en Turquie ou par un Qatar dont les autres émirats commencent très sérieusement à se méfier.
L’arabie saoudite aura été pendant des années la source du wahhabisme et du fanatisme musulman ; elle aura constamment soutenu les mouvements terroristes mais elle commence aussi à prendre conscience du danger. Le grand mufti vient d’y dénoncer très fermement les agissements du Califat, lui déniant toute légitimité.
En France, les Frères musulmans de l’UOIF, s’il faut en juger par leur site, commencent à se méfier des proclamations fanatiques et rejoindraient presque, ce qui est assez comique, les déclarations tout à fait estimables du CFCM. Il n’y a que le site oumma.com qui reste très ambigu, rongé par un antisémitisme pathologique et continuant à propager une propagande haineuse et délibérément mensongère.
Dans quelques mois, on devrait pouvoir commencer à y voir plus clair. Il faut espérer toutefois que les illusions des Américains à propos de la bombe iranienne et des objectifs pourtant très connus de Khamenei et de ses mollahs commenceront elles aussi à se dissiper.