Le système monétaire, ou « Système de mesure et d’enregistrement des transactions » en est une autre.
D’une part, la « monnaie » (les chiffres accumulés en positif sur un compte) peut être considérée comme un intermédiaire d’échange, presque une marchandise, à laquelle on peut effectivement attribuer une valeur intrinsèque, et que par conséquent beaucoup considèrent comme un « bien » que l’on peut accumuler, sur lequel on peut demander des intérêts, etc...
D’autre part, un « Système monétaire », est un système de comptabilité mutuelle destiné à mesurer et à enregistrer les transactions réelles.
Chaque transaction est enregistrée simultanément chez les deux intervenants. En positif d’un côté, en négatif de l’autre. Quand je vous achète quelque chose, mon compte descend, le vôtre monte.
NB1 : Ce pourrait être l’inverse. L’échelle et le sens de mesure des transactions n’a pas d’importance, il suffit que chacun soit d’accord sur les paramètres. On peut même imaginer que, comme pour les températures, il existe plusieurs systèmes que l’on puisse interconnecter avec de simples formules de conversion.
NB2 : Évidemment, les chiffres des mesures ne sont pas « créés » pour enregistrer les transactions, ils sont simplement utilisés. Les chiffres existent pour s’en servir. La notion de « créer des chiffres » n’a aucun sens. C’est uniquement le fait que, dans le système actuel, les chiffres négatifs sont payants qui obligerait à « créer » des chiffres (positifs) pour « renflouer les gens », afin que chacun puisse enregistrer librement ses productions et ses réceptions, ses achats et ses ventes...
Bref, dans le premier cas (« monnaie »), on accorde de la valeur à des mesures accumulées, dans le second (« système de mesure »), les mesures ne servent qu’à tenir les comptes et à conserver l’historique des transactions.
La différence est une question de point de vue... et de Loi.
La « monnaie » est un point de vue qui découle à la fois d’une interprétation (des mesures accumulées ont une valeur intrinsèque) et d’une convention (pour avoir des unités de mesure, il faut les louer à un centre de pouvoir - Banque, Roi, État...). Convention et interprétation forment une synergie auto-réalisatrice.
Se débarrasser de ces conditionnements, c’est rendre à l’enregistrement des échanges sa nature simple et originelle, et par conséquent se libérer de l’endettement obligatoire pour obtenir des unités.