Bonjour Eric,
Aaaah que oui... c’est bien à cette fable-là (outre les religions... bien évidement !) que je pense. Lorsque je cite Daniel KANHEMAN et que je parle d’environnement instable (économie, monde des affaires ou politique) c’est toujours à elle que je fais implicitement référence (à elle et aux décisions absurdes qu’elle génère). Ce chercheur a pu démontrer toute l’absurdité de cette idéologie et il a même reçu un prix Nobel pour ça. Seulement, il a choisi de la combattre de l’intérieur, de façon plus didactique si je puis dire. Il en a les moyens et les références, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Pour faire lien avec le sujet, Gustave LE BON écrivait dans Psychologie des foules : « Les véritables bouleversements historiques ne sont pas ceux qui nous étonnent par leur grandeur et leur violence. Les seuls changements importants, ceux d’où le renouvellement des civilisations découle, s’opèrent dans les idées, les conceptions et les croyances. »
En conclusion de quoi, la première lutte à mener se situe sur le plan des idées.
Mais vous faites bien de préciser que le déterminisme s’applique également à la phylogenèse et à l’ontogenèse, c’était d’ailleurs le but de mes précédents articles en parlant de l’empathie, car le concept d’empathie recouvre ces deux dimensions-là.
Vous avez bien raison de me faire remarquer qu’il s’agit ici aussi d’un déterminisme, ce que mon aversion au premier cité à tendance à me faire oublier.
Pour en revenir à votre définition de la philosophie (tant il est vrai que ce concept comme beaucoup d’autres a été galvaudé) : « ... la philosophie politique prend en compte ET le débat sur le meilleur régime, ET celui sur la vie bonne », je pense que si une partie des philosophes (la majorité en fait) ont abandonné le côté « débat sur la vie bonne », c’est justement en grande partie en raison de cette « fable » de l’homo œconomicus qui nous affecte tous de façon bien plus pernicieuse que ce que nous pouvons l’admettre. Cela ne fait aucun doute à mes yeux (bien que ces raisons-là soient toujours, à mon sens, multifactorielles). La perte de notre imaginaire, de notre créativité et de nos capacités de bien juger, autrement dit plus simplement : la perte de sens, y sont directement liés. Ce qui n’est pas peu dire, car cela nous a entrainé dans la perte de notre spiritualité, à ne surtout pas confondre avec la religiosité (la perte de sens : elle est peut-être là la chute dont nous parle tous les textes religieux).
Y’a du boulot pour remonter la pente !
Bonne journée.