@ChuangTseu
Vous semblez bien certains de vos propos et effectivement
vous récitez très bien la leçon du cours d’économie de seconde. Mais hélas, l’utopie
libérale s’arrête au constat de la réalité. Prenons deux exemples de votre
cours de WikiEconomie :
"Quand au méchant
capital dont tu parles sans connaissance de cause, tu pourras toujours pleurer
dessus, si demain tu montes une petite entreprise pour créer un produit qui te
tient à cœur et dont tu sais qu’il y a un marché pour, alors le moindre bénéfice
ira certainement dans le capital (ouh vilain mot) de ton entreprise pour te
permettre d’investir dans de nouvelles machines, de nouveaux employés, de
nouveaux locaux, etc..."
-> Ahhhhhh l’entreprise, qui fait des bénéfices, renfloue
le capital, investit, le cercle vertueux parfait. Mais alors, pourquoi ça ne
marche pas ? Ni mondialement, ni localement ? Pourquoi l’économie réelle est
demi-molle ? Allez, je me lance, j’ai une idée :
Lorsqu’on était en 1945, tout est a reconstruire, plein de
découvertes à venir, des marchés à ne plus savoir qu’en faire, des entreprises
à potentielles de partout ! Il n’y avait qu’à se baisser pour ramasser et
grandir. Qu’il était beau ce modèle capitaliste.
Mais aujourd’hui ? Les marchés sont bouchés ! Les grands
groupes se sont débarrassés des travailleurs, au mieux ils ont mis l’usine en
Chine ou ils ont démantelé les usines et utilisent les PME comme des
partenaire-esclaves, qu’ils n’ont même pas besoin de virer ou de dédommager s’ils
freinent la production du jour au lendemain.
Que fait un grand patron aujourd’hui de ses bénéfices ?
De la recherche ? Pas que ça a faire, on rachètera
directement les découvertes des jeunes pour une bouché de pain.
De l’investissement réel ? Ok, à condition de faire péter le
ROI (Return of investment) dans les 6 mois, avec une marge de 100%. Donc hors
de question d’avoir de nouveaux locaux ou de nouveaux employés, pas rentable.
Donc éventuellement on rachète les meilleures startups, on prend
les brevets, qu’on fera exploiter en Chine, et on descend la boite nouvellement
achetée. Par la même on empêche la création par d’autre, donc la concurrence
donc à l’économie « de concurrence libre et loyale » de fonctionner
comme elle le devrait.
Bon, ben il reste qu’à utiliser ce qui reste de l’argent
dans des fonds de placements, pas de risques, pas d’employés à virer, un ROI assuré...
Ponction du Réel vers la bulle spéculative.
Comment arrivez-vous à intégrer ce modèle de l’entreprise
(des grosses boites, certes) dans votre schéma économique de lycéen ?
"Et bien
évidemment que tu reverseras des dividendes si des actionnaires t’ont fourni
l’argent nécessaire à la création de l’entreprise, car ils ont prix un risque
et méritent certainement un retour sur investissement."
-> Ahhhhhhhh j’adooooooooore celle là ! Celle qu’on nous rabâche
! Je ne vais pas refaire le théorème, je vais prendre un seul exemple théorique
(bien que si souvent vraiment appliqué).
L’entreprise A est un peu à cours d’idées, pas de chiffres
extravagants, pas de projet en vue. Le marché est bouché... Les actionnaires
râlent ! "Si on ne fait pas plus de dividende, nous on se casse avec nos
billes" !
Branle bas le combat ! Il faut faire quelque chose, le
directeur (sous prozac - whisky) a une idée, "on a justement une petite
boite concurrente qui se mets dans une niche ! Si on l’achète, on aura tout
l’éventail du marché ! Il faut investir, rien qu’avec les contrats qu’ils ont,
on se rembourse dans l’année !"
Pas de problème, on présente le truc aux actionnaires : On a
besoin de 500 000 euros ! Les actionnaires cherchent un petit compte dans le
paradis fiscal qu’ils souhaitent, et hop, en 2 secondes, on a 500 000 euros.
On va même présenter ça aux salariés ! "Regardez, on
investit !« et à la nouvelle boite acheté : »Vous allez appartenir à
un grand groupe qui fait plein de bénéfices ne vous inquiété pas" !
Et hop, en 2 mois, on organise une fusion ! Allez hop, on
intègre 5 mecs pour qu’on intègre la technologie, tout le reste dehors, on
arrête les recherches de la petite boite, on va juste vendre ce qu’ils ont à
vendre pendant le temps que ça dure... un an, 2 peut être 3.
RESULTATS des courses :
- 1.5 millions de bénéfice rendu directement en dividende
- les 500 000 sont toujours là, dans la valeur de la boite
- une petite entreprise innovante (et ses idées) atomisée
- 50 employés à la porte
Alors, dans cet investissement, l’actionnaire à t il prit un
risque ? Moi je ne trouve pas
Qui à payé la bonne affaire des actionnaires, donc qui a
pris le risque ? Les employés
Est ce que de la richesse réelle a été créer (emploi,
recherche, vrai investissement réelle), non, elle a même été transférer vers
les comptes off-shore.
Je vous mets au défi de me dire pourquoi une grosse boite et
ses actionnaires ne feraient pas du business ainsi ? (au conditionnel par
politesse, car elles le font effectivement ainsi).
Bien sur dans le monde des petits bisounours libéraux, un
actionnaire, tel un guerrier humaniste va chercher un petit génie qui a une
idée mais pas d’argent. Ils travaillent ensembles main dans la main et créent
des emplois et redistribuent l’argent. Comme je l’ai dis plus haut, ce fut vrai
entre les années 40 et 80, quand rien n’étaient bouché, et qu’on ne pouvait pas
faire de l’argent juste avec de l’argent.