Pour bien comprendre les difficultés d’Airbus aujourd’hui, il est bon de faire appel à sa mémoire. Airbus appartient à 100% à EADS. EADS est une société privée, de droit hollandais et basée à Amsterdam (rappel utile à mon sens pour ceux qui parlent de nationaliser l’entreprise). Lors de sa création, il a, DE PLUS, été convenu entre les négociateurs français et allemand (à la demande des allemands et accepté par les français) que l’état français (bien que détenteur de 15% du capital) n’interviendrait pas dans la gestion de l’entreprise et « délèguerait » au groupe Lagardère la représentation de l’ensemble des intérêts français. Il a également été décidé un système de double commande (un français ET un allemand pour chacun des postes de dirigeants, avec un reporting croisé (un allemand rend des comptes à un français et vice-verça). On peut dire qu’avec un tel système l’état français n’a pratiquement pas de marge de manoeuvre et que le système de gestion choisi était porteur de grave dangers (c’est bien ce qui se passe aujourd’hui). Rappelons, une fois encore, que tout ceci s’est déroulé sous un gouvernement JOSPIN et que le négociateur français était DSK. Il est certain que les ambitions de N. Forgeard n’ont rien arrangé par la suite, mais enfin le ver était dans le fruit dès la conception de l’entreprise ; S. Royal serait avisée de s’en rappeler avant de porter des jugements péremptoirs sur le rôle du gouvernement aujourd’hui dans l’affaire Airbus. Et puis, voyez-vous, il y a toujours de l’indécence à voler vers la misère du monde à des fins électorales. Une dernière chose : on n’entend pas du tout DSK s’exprimer sur l’affaire Airbus. Peut-être accompagnera t’il S. Royal lors de sa rencontre avec les syndicats d’Airbus ?