Le nouveau ministre de l’Économie et de l’Industrie, qui vit sa première expérience dans un gouvernement, a été l’auteur d’une maladresse sémantique ce mercredi matin sur Europe 1. Pour appuyer son argumentation sur les réformes que le gouvernement souhaite engager et notamment celle du permis de conduire, il a évoqué la société d’abattoirs bretons Gad, en grande difficulté avec 850 emplois menacés.
"Il y a dans cette société (Gad), une majorité de femmes, il y en a qui sont pour beaucoup illettrées, pour beaucoup, on leur explique : vous n’avez plus d’avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 km ! Ces gens-là n’ont pas le permis de conduire, on va leur dire quoi ?" a déclaré le ministre au micro d’Europe 1, regrettant le coût et les délais nécessaires pour ce permis.
"Il faut payer 1 500 euros, il faut attendre un an ? Voilà, ça, ce sont des réformes du quotidien, et ça, ce sont des réformes qui créent de la mobilité et de l’activité", a ajouté Emmanuel Macron pour illustrer le travail opéré par le gouvernement pour relancer l’emploi et la croissance.
Cette affirmation n’est pas fausse : 20 % de l’effectif de l’entreprise souffre effectivement d’illettrisme, c’est-à-dire que les salariés maîtrisent mal l’écriture et la lecture. Par ailleurs, la société d’abattage de porcs et de transformation propose depuis 2010 une formation pour soutenir des salariés en lecture et en écriture.
Pourtant, les mots utilisés par le ministre ont fait scandale, notamment chez les internautes. Le Télégramme de Brest a notamment reçu plus d’une centaine de messages sur sa page Facebook, relève Le Parisien.
Et l’expression a enflammé la twittosphère. Certains posts reprochent au ministre un ton « condescendant », voire du « mépris », à raccrocher à la récente polémique sur les « sans-dents », d’autres faisant valoir l’honnêteté du ministre face à l’illettrisme dans les usines.
« C’est clairement du mépris », a estimé pour sa part Jean Marc Detivelle, délégué FO chez Gad.
Pour tenter de rattraper la maladresse, l’entourage d’Emmanuel Macron a appelé le Télegramme de Brest : "Il n’y avait aucun mépris envers les salariés", a expliqué le ministère, tout en reconnaissant un « mot malheureux », « extrêmement blessant ». Et d’ajouter : "On peut comprendre que cela suscite une certaine émotion, mais il n’y avait aucune volonté de stigmatiser qui que ce soit. Le souhait du ministre est plutôt d’illustrer la difficulté d’un certain nombre de salariés de se reclasser« après un plan social. »C’est un sujet sur lequel le ministère de l’Économie, comme tout le gouvernement, est mobilisé."
22/09 08:14 - Ruut
Par Gauche Normale, tu soulève un problème logique. Comment un poste a responsabilité court (...)
17/09 15:05 - dohc
Macron a quelques mois devant lui pour élargir son réseau, il est au bon endroit pour lier des (...)
17/09 15:00 - diogène
Que d’émotion ! Ce n’est pourtant pas nouveau ! Pompidou, fondé de pouvoir de la (...)
17/09 14:49 - BA
Mercredi 17 septembre 2014 : "Femmes illettrées" de l’abattoir Gad : l’expression (...)
17/09 11:40 - BA
La loi oblige chaque ministre à rendre publique une « déclaration d’intérêt et de (...)
17/09 09:57 - ETTORE
MACRON.....encore un paravent, qui va partir soufflé par un pet de magouille. Avec tous ces (...)
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