« vous sortez du sujet, trouvez le moyen tout-à-fait hors de propos de parler Islam, voile islamique »

@Constant Danslayreur
Je ne vous cacherai pas que je résiste difficilement, quelquefois, à l’envie d’une petite provocation ; comme j’ai dès longtemps remarqué votre amour fanatique de la religion la plus à la mode actuellement, je n’allais pas laisser passer une si belle occasion, et qui n’est point du tout « hors de propos » puisqu’il s’agit ici du vêtement, et de la nudité qu’il peut indifféremment cacher ou exhiber selon le point de vue qu’on adopte. Ma thèse est que les différentes sortes de voiles islamiques sont la forme la plus obscène de l’exhibition sexuelle. Quand je croise dans la rue, l’été, une fille plutôt dénudée et qui ne cache pas grand chose, si elle est fort jolie, c’est la même satisfaction esthétique que devant un tableau du Louvre, un Titien ou bien la grande baigneuse d’Ingres. Je croise une personne, et non pas un objet sexuel emballé dans une sorte de paquet-surprise qui donne envie de couper les ficelles pour voir ce qu’il y aurait à l’intérieur. Si c’était un être humain à l’intérieur, qui aurait le même droit à l’existence que vous et moi, il n’y aurait vraiment aucune raison de le dissimuler, mais justement, ce n’est plus un être humain : c’est un sexe, et rien d’autre, à l’usage exclusif d’un propriétaire, lequel se trouve fondé à en jouir, comme de n’importe quel objet en sa possession, et de la manière qui lui convient.

Combien de petits enfants gazouis ai-je contribué à exterminer ? Je serais bien embarrassé s’il me fallait répondre à une pareille question. En gros, plusieurs centaines, probablement. SI vous me lisez depuis le début du conflit, vous aurez probablement remarqué que j’ai systématiquement défendu la ligne politico-militaire d’un Hamas responsable au premier chef des morts de Gaza, ainsi que l’a très bien reconnu Abou Mazen lorsqu’il a fait remarquer que les termes de l’actuel cessez-le-feu étaient exactement les mêmes que l’Egypte avait déjà proposés un mois plus tôt et que, par conséquent, des centaines de pauvres bougres étaient morts pour rien.
Vous n’aurez pas manqué de remarquer non plus qu’en parfait zélateur de Khaled Mechaal (er ist mein Führer !), j’ai systématiquement approuvé la technique de défense par les boucliers humains, tout à fait conforme à l’article 8 de la charte du Hamas ("Allah est son but [but du Hamais], le Prophète son modèle, le jihad sa route et la mort pour la cause d’Allah son plus haut souhait« ), lequel article offre généreusement à tout Gazaoui, quel que soit son sexe ou son âge, la meilleure et la plus enviable des promotions : une place en paradis en mourant »pour Allah« . Si on croit que la meilleure des choses qu’on puisse faire dans cette vie c’est mourir pour Allah, les morts auraient tout à fait tort de se plaindre ; au reste, on a même vu quelquefois des mères de »Martyrs« , à Gaza, se réjouir bruyamment de la perte de leur fils désormais en paradis. C’est là une réaction bien humaine, et tout à fait compréhensible.
Vous êtes un matheux et un spécialiste de la logique. Fort bien. Alors, essayez donc de m’expliquer ce curieux dilemme qui voudrait qu’on dût pleurer les morts de Gaza et en même temps se réjouir qu’ils aient trouvé le plus sûr moyen d’entrer en paradis. Cela me rappelle bien un passage très connu de Rabelais : lorsque Gargantua perd sa femme qui vient de mettre au monde un fils, il ne sait pas s’il doit pleurer sa mort ou se réjouir de la naissance de Pantagruel. Dans le doute, il pleure et il rit en même temps. Rabelais se moque là des arguties et des sophismes de la scolastique, mais le cas est relativement simple : le motif de rire n’est pas le même que le motif de pleurer. Dans le cas des »martyrs" palestiniens, il n’y a qu’un seul motif et ça complique les choses. La seule solution serait de considérer que les Gazaouis ne croient pas plus que les occidentaux à une vie après la mort, et que l’article 8 de la charte du Hamas est une sinistre plaisanterie à l’usage des imbéciles. Je pense que vous aurez comme moi trop de respect pour la charte du Hamas, et surtout pour Allah qui en est le garant, pour oser jamais recourir à une pareille explication.
Au plaisir de vous lire !