Bonjour, Olivier.
Tu as dû écrire ton article trop tôt : le Non l’a emporté largement, à plus de 55 % contre moins de 45 pour le Oui. Mais peu importe, le principal est que Cameron et le gouvernement du Royaume-Uni vont désormais être tenus par leurs promesses d’autonomie accrue, et cela vaudra pour les autres « nations » du RU : Angleterre, Pays de Galles et Irlande du Nord. En cela, ce référendum aura été utile. Et pas question pour les Britanniques de ne pas donner suite à ces promesses, prises dans l’affolement d’une possible victoire du Non : si tel était le cas, le retour de bâton pourrait être terrible dans quelques années et sonner l’éclatement définitif du Royaume-Uni.
Sur la contagion possible d’une victoire du Oui en Europe, il n’y avait pas l’ombre d’un risque, contrairement au chiffon rouge agité par les manipulateurs de l’UPR ou de DLR. Certes, il y a la Catalogne, mais le processus de sortie de l’Espagne y est engagé depuis très longtemps et, malgré l’opposition de Madrid et des lois contraires, cela se fera tôt ou tard, tant la Catalogne (déjà très largement autonome) forme une entité nationale à part entière. Je suis nettement plus circonspect pour la Flandre, en dépit de l’activisme du NVA. Mais il est vrai que le risque de partition de la Belgique n’est pas totalement nul. Si cela devait arriver, il serait possible alors que les Wallons demandent leur rattachement à la France (ce qui nous ramènerait à l’époque napoléonienne) et les minorités germanophones d’Eupen et Malmédy leur rattachement à l’Allemagne. Mais un tel scénario relève très largement de la politique-fiction.
Pour ce qui est de la France, aucun risque : aucune région n’est demandeuse d’une indépendance, excepté une minorité de Corses que j’aimerais voir au pied du mur, confrontés aux réalités économiques et à la perspective de ne plus bénéficier des perfusions du continent. Rien de tel en Bretagne où les indépendantistes ont quasiment disparu, les rares qui restent n’ayant pas la moindre influence sur la population, et cela jusqu’au cœur des Monts d’Arrée.